A Sombre Dance
7.9
A Sombre Dance

Album de Estatic Fear (1999)

Jamais je n'aurais écrit un titre aussi présomptueux en temps normal, mais, ici, nous faisons face à un cas très particulier, alors n'ayez pas peur de l'avalanche de superlatifs qui va certainement suivre.

Il me semble important de vous donner un contexte, une histoire afin que vous appréhendiez l'album au mieux. Estatic Fear est un groupe de métal autrichien fondé en 1994, il comptait alors un line-up complet qui put enregistrer un premier album : Somnium Obmutum. Ce premier jet était déjà un mélange original de doom metal (un metal lent et lourd) et de musique plus classique grâce à un synthé très présent et des mélodies accrocheuses. Le titre éponyme de 32 minutes ne marque pas à cause de son manque de fluidité mais le tout reste cohérent et agréable à écouter et les autres pistes sont de très bonne facture, ce qui fait de ce premier opus une petite réussite artistique, mais peut être bien trop petite pour que le groupe continue d'exister. En effet, les membres du groupe se séparent et Matthias Kogler (le grand, l'immense) devient alors seul maître à bord. Il écrit et compose alors A Sombre Dance, qui voit le jour en 1999 grâce à l'intervention de plusieurs musiciens et chanteurs pour les enregistrements, y compris le père de Matthias Kogler au luth.

En parlant de luth, l'album s'ouvre sur un instrumental sobrement intitulé Intro et joué par ce seul instrument. Il s'en dégage une ambiance mélancolique qui permet parfaitement de nous introduire au près du thème de l'album : l'automne. L'album est ensuite composé de neuf titres, chacun nommé Chapter suivi d'un chiffre romain. Ces pistes sont d'une force inouïe car elles ne sont faites que d'une chose : de la passion. Je vais désormais aborder les quelques points qui font de cet album un grand album.

Tout d'abord, l'instrumentation. Celle-ci est extrêment riche, alternant sans mal entre instruments traditionnels (luth, orgue, flûte...) et instruments plus courants dans le heavy metal (guitares, basse et batterie). Les premiers permettent de développer de magnifiques ambiances tandis que les autres apportent de la puissance mais tous permettent de jouer sur une grande palette d'émotions et donnent des mélodies simples et inoubliables. Il m'est aisé de fredonner une grande partie du CD et je le fais avec une immense joie quand j'écoute l'album dans de bonnes conditions, tant il m'entraîne facilement. Le seul reproche qui pourrait être fait concerne la batterie dont le jeu s'avère simple bien que celui-ci soutienne bien les morceaux.

Maintenant, le chant. Celui ci s'avère parfaitement employé, tout simplement. Deux voix bien metal — une plutôt death et l'autre plutôt black — sont présentes et apportent une énorme force à l'album, en particulier lorsqu'elles déclament des phrases en latin qui donnent un côté divin à leurs intonations. Mais ces deux voix ne sont pas les seules présentes sur l'album. En effet, on peut entendre le chant lyrique de Claudia Shöftner, toujours juste, qui parachève de donner de la profondeur et de la beauté aux différentes pistes composant A Sombre Dance. Les growls et le chant clair ne se combinent jamais sauf dans la dernière piste où elles finissent par s'entremêler concluant ainsi l'album de la plus belle des manières.

Vous l'aurez compris, cet album provoque chez moi une immense passion, j'espère que cette critique permettra à ceux qui n'avaient pas été conquis par cette perle de retenter l'aventure, car j'ose penser qu'elle vaut le détour. Peut être ressentirez-vous aussi ce frisson de délice que procure A Sombre Dance à tous ses fans qui l'ont petit à petit rendu culte au travers de quelques critiques toutes aussi élogieuses que celle-ci. Nous nous séparerons donc sur deux extraits de critiques que j'ai pu lire quand j'ai découvert l'album.

"Beauté est d’ailleurs un mot très faible, il aurait fallu réinventer un mot à la sortie de cet album ! Un mot unique pour cet album."
— Peter.K sur Spirit of Metal

"Le mot ‘chef d’œuvre’ a été tellement usé et sur-utilisé à des vocations publicitaires, ou dans cet enthousiasme journalistique trop emphatique pour être vrai qu’il faudra que vous me croyiez sur parole : je compte mes chefs-d’œuvres personnels sur les doigts d’une main, et "A Sombre Dance" est là, quelque part sur mon majeur."
— VOLTHORD sur Nightfall
Solahtar
10

Créée

le 15 févr. 2014

Critique lue 590 fois

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Solahtar

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