« Adieu Sweet Bahnhof » paru en 1984 est le septième album studio des Nits (jusqu'en 1989, « The » Nits). Ils ont été fondés en 1974 et leur style musical a considérablement varié au fil des ans, tout comme leur formation avec le noyau de Henk Hofstede (le chanteur et parolier du groupe), Rob Kloet, batteur, et Robert Jan Stips (Supersister, Golden Earring) sur les claviers. Mais cette fois-ci, ils ont trouvé leur style unique, mélange de nombreuses influences, des Beatles, Kinks, en passant par Leonard Cohen, le rock progressif et la new wave dont ils s’éloignent après les albums « Tent », « New Flat », « Work » qui étaient construits sur des sonorités synthétiques. Bon, Il y a encore beaucoup de synthétiseur à entendre, mais ici, il est utilisé et joué de manière créative par quelqu'un qui en savait long sur la programmation et la réalisation avec des synthétiseurs au début des années 80. L’arrivée de Stips en 1983 a clairement fait basculer le groupe vers un succès plus grand public, tout en restant assez unique et novateur. J’ai, dès le 1er morceau, « Woman Cactus » pensé à Elvis Costello, dans l’ambiance comme la voix d’Hofstede et c’est une belle référence. Cette influence m’a semblé évidente à l’écoute de cet album. Et puis, toujours ce mélange des langues dans leurs chansons, ce qui est devenu une habitude, à commencer par le morceau titre où le français, l’anglais et l’allemand sont utilisés, inscrivant plus que jamais leur musique en Europe ! Le morceau « Adieu Sweet Bahnhof » reste une petite merveille de leur répertoire avec ses airs de valse lente sur fond de fête foraine, c’est avec ce titre d’ailleurs qu’ils concluaient leur tournée anniversaire en 2024 pour leurs 50 ans. Les Nits trouvent là leur propre identité, une pop de chambre plus sophistiquée. Epanouissant et inventif, acoustique et synthétique, chaleureux et presque symphonique, mélancolique, romantique mais enjoué (« Mask », « Fanfare »…), les Nits, c’est tout ça à la fois.