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7.4
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Album de Die Tödliche Doris (1982)

Entre New York, Londres et Dusseldorf...

Avez vous déjà rêvé d'une rencontre orgiaque entre Mars, DNA, The Fall, Einsturzende Neuebauten et DAF ? Entre la No Wave la plus âpre, un Krautrock de dissonance et de poésie sonore, et l'indus, germain comme britannique, le tout mâtiné de traces subtiles d'EBM ?
Si oui, vous êtes un grand malade. Néanmoins, vous pouvez cesser de chercher, car Die Tödliche Doris est là.
Ce premier album sans titre, ou plutôt titré " " - le titre de leur premier EP étant "sans titre" en allemand - traverse toutes ces zones avec génie et singularité, une rigueur martiale qui ferait bander un Boyd Rice en costume de dimanche, un bordélisme punk enjoué puisant dans les marges du mouvement, plus du coté des Raincoats que des Pistols ou des Clash, une agressivité vocale tout en dissonance que ne renierait Mark E Smith, avec la part d'ombre qui habite Mars, bref, Doris est fatale, elle le dit d'office, mais ne se laissera pas approcher pas sans qu'on lui fasse une cour assidue, paradant parée de ses viscères en guise de robe de soirée, s'offrant d'un bloc, sans fard, sans artifice, sans séduction factice.
Mais si vous n'étouffez pas en plongeant dans ce climat si singulier et en même temps si clairement en phase avec les déflagrations de l'élan créatif qu'on a vu naître en Angleterre, à New York, à Berlin, à Dusseldorf, à MoTown, si vous survivez au froid et aux coups, au rituel de passage, la récompense sera à la mesure de votre implication.
The Fall a eu droit à la reconnaissance, DAF aussi, mais Doris est restée dans les marges, et s'y trouve chez elle.


t.


PS : Et encore une découverte faite grâce à VazkEIzh et sa liste http://www.senscritique.com/liste/Nurse_With_Wound_List/78604#page-1/, qui reprend et augmente la liste de NWW parue dans je ne sais plus quel disque. Condensé de perles dans tous les sens, les découvertes sont nombreuses, et les surprises généralement excellentes!

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le 7 janv. 2015

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toma Uberwenig

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