Debord décrypté par un ex-catcheur
C'est de loin la meilleure, la plus claire explication possible de ce que Debord essaie de nous faire comprendre dans la Société du Spectacle.
Bon, d'accord, les extraterrestres et les lunettes noires qui permettent de voir les ET sous leur réelle apparence, ainsi que les messages subliminaux dans panneaux publicitaires, c'est peut-être pas explicitement dans Debord, mais peu s'en faut.
Pour tout le reste, la domination du monde via la culture de l'image, le lavage de cerveau à l'aide des pubs et du matraquage médiatique, le tout pour servir une classe dirigeante obscure, qu'on ne connait pas finalement, car ce ne sont pas Sarkozy ou Bush et consorts qui en profitent réellement, pas même les publicitaires ou les stars (bon, un peu quand même, mais finalement pas tant que ça, compte tenu des fonds qui sont brassés, des comportements qui sont induits), non, ce sont des gens réfugiés derrière des logos en guise de glyphes magiques.
On n'a pas un Monsieur Virgin ou Fnac ou MacDo. Ce sont des nébuleuses de gens anonymes (plus ou moins) et richissimes, qui maintiennent de façon oblique le monde dans l'état, car le changement, c'est pas bon pour les histoires de gros sous.
Alors qu'on accuse les lobbys, ou le complot Sioniste, ou les Illuminati si l'on veut, le fait est qu'une infrastructure de lavage de cerveau destinée à maintenir une certaine façon de penser et d'agir est en place. Ce n'est pas l'oeuvre d'un homme, ni même d'une organisation spécifique, ni d'une société secrète (même si ce serait vachement plus cool), et pourtant c'est là, cohérent, efficace, dangereux, omniprésent.
Mais comment est-ce arrivé là ?
Faute de mieux, Carpenter accuse les extraterrestres.
Du coup, ça fait rigoler, on prend ce film à la légère, et on ne s'en inquiète pas. Après tout, c'est un film de SF avec un catcheur, non ?
Mais ne vous y trompez pas, c'est certainement un des films les plus subversifs du réalisateur (qui a toujours eu ce coté rentre dedans et "fuck the system", toujours plus ou moins camouflé derrière un américanisme de surface, ou caché au sein d'un bon vieux film de série B, mais c'est toujours là), et une vraie réussite.