Je partais avec un sentiment mitigé.
A ma gauche, mon écoute de la veille, l'album studio "0" dont ce live est tiré : album de folk on ne peut plus classique (guitare-voix), que j'ai toujours du mal à apprécier ; la simplicité de cette musique a souvent du mal à me convaincre. A quelques rares exceptions, je trouve souvent ce genre albums bon, mais légèrement ennuyeux, ce qui fut le cas avec 0.
A ma droite, mes éclaireurs. Notes dithyrambiques. Deux 8, deux 9, deux 10. Je dois être en train de passer à coté de quelque chose.
Je me lance donc. Le début me fait bonne impression. Le premier morceau n'a pas grand chose à voir avec l'album studio. On a le droit à des sample de voix divers, du field recording... Ça ne ressemble pas à ce que j'attendais, et ça me plait.
Les morceaux suivants me font malheureusement perdre une partie de l'intérêt que j'avais au début. Il s'agit d'interprétations ou reprises de plusieurs morceaux de 0. J'en reviens à ce que je disais au début, la guitare seule, a fortiori quand on ne comprends pas le texte, n'est pas toujours suffisant pour retenir mon attention. L'album déroule donc, une à une, des chansons folk que je trouve mignonette et joliment exécutés, mais ne me captivent pas.
Puis vient いりぐちでぐち, et c'est à ce moment précis que je comprends l'importance du silence dans la musique d'Ichiko ; il fait parti intégrante de sa musique, c'est un instrument à part entière.
La première moitié du morceau nous plonge dans un abime profond. Quelqu'un parle, quelqu'un pleure, tandis qu'un beat lourd et incessant occupe l'arrière plan. Puis la guitare entre en jeux, planante, hypnotique. La voix d'Ichiko se pose délicatement dessus. La première partie du morceau contraste étrangement bien avec ce passage. Ça me rappelle Parallelograms de Linda Perhacs. Un vrai moment, de pure musique emplie de silence.
Il y a quelque chose de très intimiste dans cette musique, malgré mon incompréhension des texte. J'ai l'impression qu'elle s'adresse à moi, qu'elle me raconte une histoire, à moi personnellement. J'aime ce sentiment, mais malheureusement ça n'est pas suffisant. Une bonne majorité du live me lasse un peu, avec 2 morceaux qui sortent totalement du lot.