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7.9
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Album de Sigur Rós (2002)

Pour faire simple, si je devais partir sur une île déserte et que je ne pouvais emporter qu'un seul album, ce serait définitivement lui que j'emmènerais.

Construit en deux parties, l'une calme, l'autre plus violente, chacune constituée de 4 titres, l'album développe une ampleur sans précédent (et sans suite) dans la musique. Cependant, sa vraie grande force réside dans sa capacité à s'adapter à la moindre de vos émotions. Vous êtes heureux et joyeux ? Fort bien, l'album ne vous fera peut être pas danser, mais il produira quelque chose de magnifique. Vous êtes déprimé ? Tout aussi bien, l'album vous accompagnera parfaitement, et vous donnera un petit coup de pied au cul, genre la vie c'est bien trop beau pour être triste, un truc comme ça, mais sans jamais vous brusquer. Je ne compte plus le nombre de fois où cet album m'a aidé.
Pour parler plus en détail de l'album, je vais parler d'Untitled 1 et d'Untitled 8, respectivement l'ouverture et le final de l'album. Deux titres radicalement opposés, mais qui développent au final la même chose.

Commençons donc avec Untitled 1, probablement ce qui reste à ce jour les 6 plus belles minutes de l'histoire de la musique. Je n'oublierai jamais le moment où j'ai entendu pour la première fois ce son, comme celui d'un diamant qui se pose sur un vinyle, puis ces sonorités étranges, totalement nouvelles pour moi, et la voix de Jónsi, oh cet instant où j'ai entendu pour la première fois la voix de Jónsi, le genre de chose qui change une vie... En effet, six minutes plus tard, je savais que ma vision de la musique avait changé à jamais. Tellement pur, tellement évident, comme le morceau que j'avais attendu toute ma vie, et qui n'avait nécessité qu'une écoute pour s'ouvrir à moi.
Je passe rapidement sur les morceaux 2 à 7, tous d'une qualité incroyable et seulement de très peu inférieurs à Vaka, pour parler du fameux Popplagið qui clôt l'album, ainsi d'ailleurs que tous les concerts du groupe depuis sa sortie.

Pour être honnête, je lui préfère Untitled 7, "la chanson de la mort", bien plus violente et belle, mais il est nettement plus intéressant de parler de celui là dans le cas présent. Le morceau se présente comme le titre de post-rock ultime, renvoyant au placard n'importe quel concurrent, tant sa construction à ce niveau est exemplaire. Comme Vaka, il a l'évidence des chef d'oeuvres. On en sort essoré, vide, mais en même temps tellement heureux, tellement bien. Le chant de Jónsi se fait d'une intensité et d'une violence totalement inédites, et le groupe ne remontrera malheureusement jamais cette facette par la suite. Par ailleurs, vivre le Popplagio en live se révèle comme l'expérience sensorielle ultime, et il faudrait probablement une vie pour s'en remettre.

Au final donc, ( ) est un chef d'oeuvre absolu, d'une perfection clinique, comme en témoigne sa pochette, mais jamais froid, bien au contraire. Un album pour accompagner une vie entière, qui ne lassera jamais, et qui, comme une sorte de boîte magique, vous offrira ce que vous voulez, quoi que vous soyez venu y chercher.
Winding
10
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le 29 mai 2013

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Winding

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