Album of the Year par matic
Après ‘Popular Demand’ et ‘Tronic’, le MC/Beatmaker de Detroit était très attendu avec sa nouvelle sortie, intitulé ‘Album of The Year’ cet album est une étape de plus dans la construction du style de Black Milk notamment dans son rôle de producteur où il excelle vraiment. Une évolution se fait sentir directement à l’écoute des titres ‘Keep Going’, ‘Oh Girl’ et ‘Round of Applause’ entre autres sur lesquelles on devine cette envie de Black Milk de baser ces morceaux uniquement sur la rythmique de la batterie live jouée par Daru Jones en sous mixant volontairement toute les mélodies. Lors de la 1ère écoute ça surprend quand même un petit peu, certains arriveront à digérer ça et d’autres non, au début je trouvais ça juste bruyant voir cacophonique puis je suis rentré dans ces divers morceaux et je les écoute maintenant autrement et surtout avec un réel plaisir. Le reste est dans la lancée de ce qu’il nous avait habitué à l’image des 2 morceaux qui ouvrent cet album, ‘365’ et ‘Welcome (Gotta Go)’, qui font partie des meilleurs titres de ce projet avec les 2 collaborations ‘Deadly Medley’ (avec Royce Da 5’9 et Elzhi) et ‘Black & Brown’ (avec Danny Brown) qui respirent Detroit à des kilomètres. Cette ville est vraiment une place forte du Hip Hop avec une âme musicale très marquante.
Pas mal de chanteuses/chanteurs viennent apporter leurs petites contributions sur la plupart des titres sans toute fois tomber dans la guimauve RnB qu’on peut entendre sur les grosses radios, les vibes sont toujours bonnes et justifiées. Cet opus se termine comme il avait commencé avec 2 morceaux excellents ‘Gospel Psycheledic Rock’ et ‘Closed Chapter’ (avec Mr. Porter) chacun dans un style très efficace. 4ème album et on découvre encore un Black Milk sous une autre facette, une exploration musicale qui pourra frustrer certains de ses fans mais qui représente bien la démarche que c’est lancé cet artiste, il a pris des petits risques et je trouve ça payant. ‘Album of The Year’ est un autre très bon album signé Black Milk qui continue de mûrir et ça saute aussi aux oreilles dans ses différents textes dont le très personnel ‘Distortion’ où il revient sur la période difficile qui a suivi les gros problèmes de santé de son manager Hexmurda. Un MC qui tient la route (parfois c’est quand même moyen comparé aux autres fines plumes de Detroit) mais surtout un excellent producteur avec une vision bien à lui de la musique qui fait encore des ravages. Un albums plus que solide à condition de lui donner plusieurs écoutes car on passe facilement à côté de quelque chose lors des premières (j’ai quand même commencé cette chronique il y a une semaine avec en tête la note de 6-7/10).