There is one city in America that opened up your arms and opened up your legs to us.

16 ans ?!
16 années sans un seul album Live...du moins rien d'officiel, niveau bootlegs enregistrés avec les pieds y'a le choix. D'ailleurs bootleg, pied, c'était pas voulu la blague.
Depuis Alive deuxième du nom, KISS aura fait quelques changement drastiques, autant dans leur style que dans ses musiciens. Ace Frehley se retrouve remplacé par Vinnie Vincent, puis Mark St. John pour terminer sur le géant Bruce Kulick ici présent (le frère de Bob). Il en va de même pour Peter Criss d'abord échangé par un Eric Carr déchaîné et finalement par Eric Singer qui officie toujours dans le groupe au moment où j'écris ces lignes. Mais surtout le Bisou ne porte plus de costumes flamboyants ni de maquillage, ce qui fera beaucoup de bruit mais qui ne change pas grand chose réellement.
Après la sortie de l'album Revenge en 1992, il était évident que le nouveau KISS plus mature, plus mâle et plus cuir-cuir-cuir-moustache, se devait de repartir en tournée. En réalité j'ai l'impression que le groupe est en tournée permanente depuis des années, ce qui explique pourquoi la voix de Paul est aussi éraillée aujourd'hui.

Ce troisième Alive a du boulot à faire après le succès et la qualité des deux concerts précédemment enregistrés. D'où la question...est-ce autant une réussite ? Je ne vais pas vous le cacher longtemps mais non, on en est loin !

La pochette est étonnante de sobriété. Un fond noir, le titre écrit en gros utilisant la police d'écriture classique (dessinée par Ace à la base, même quand Allemagne le logo diffère à cause des « S » pour des questions logiques hein bon oui). Les lettres ont en insert des photos du groupe en pleine représentation scénique, pleine d'explosions et de lumières. C'est finalement assez cool malgré le manque d'imagination.

Euh...mais euh...
Où est passé le fameux « You want the best, you got the best. The hottest band in the world, KISS ! » ? C'est mythique, c'est la base de tout concert du groupe, qu'est-ce que foutre merde de mes deux tentacules ?! A la place on a le droit à une petite intro à la batterie tonitruante...enfin si on était là pour de vrai, parce que le mixage rend le jeu d'Eric étrangement plat sur ce Creatures Of The Night et lors de l'intégralité du concert.
Voilà le problème principal de ce Live, le mixage est plus que discutable. Et non ça ne provient pas uniquement de la batterie d'Eric, tous les instruments sonnent plats. C'est bête surtout que KISS est sensé être un groupe de scène, un show pas possible qui doit exploser les oreilles et les mirettes.
Étrangement c'est Deuce qui sert de seconde chanson et non d'habituelle introduction au concert. C'est légèrement déroutant mais au final c'est bien les surprises parfois.
Vu qu'il s'agit de la tournée pour l'album Revenge, la sympatoche I Just Wanna et l'une de mes préférées Unholy.
La voix de Paul Stanley est toujours en forme pour pouvoir chanter Heaven's On Fire.
La deuxième redite de l'album par rapport aux précédents Live, Watchin' You. Cette version est assez cool est plus funky grâce au jeu de Bruce Kulick, qui est d'ailleurs très en forme du début jusqu'à la fin.
Domino et I Was Just Made For Loving You n'apportent pas grand chose de plus aux versions originales.
Sur I Still Love You on se rend vite compte qu'Eric Singer est un bon batteur mais qu'il est loin d'égaler le talent du renard Eric Carr.
On entre ensuite dans le bloc un peu chiant pour moi, l'extrêmement surestimé Rock And Roll All Nite, la trop souvent jouée Lick It Up, la niaiserie de Forever que j'aime bien pourtant mais là c'est trop.
Heureusement le big Bisou vient sauver les meubles avec des chansons bien plus intéressantes telles que Take It Off, I Love It Loud, pour en fin compte conclure sur le mythique Detroit Rock City et l'entêtante God Gave Rock 'N' Roll To You II.
Bon en fin c'est pas réellement terminé, Bruce Kulick va à son tour défoncer sa guitare sur l'hymne national, tel Jimi Hendrix des années plus tôt.

Pour moi ce troisième concert est une réelle déception mais elle est encore plus grande quand on le compare aux deux précédents albums Live. Les choix de chansons ne sont pas tous bien trouvés et c'est surtout à cause de mixage qui manque de chaleur, de grandeur, d'un véritable corps. Je sais que c'est difficile de retranscrire l'ambiance et l'énergie de ce genre de performance sur un support audio, mais le groupe a pourtant déjà réussi cet exploit des années avant celui-ci.
Avec de la chance la suite sera plus réussie, ou pas ? La réponse courte, oui. La réponse longue sera pour le prochain grand concert.