Out in the cold, hear me calling...
The Thing de John Carpenter est un grand classique du cinéma d’horreur et de science-fiction, il s’agit aussi de l’un de mes films préférés.
Difficile de dire si cette chose de Carpenter est une adaptation du roman « Who goes there ? » de John Campbell ou un remake du film « The Thing from Another Planet » du grand Howard Hawks. En fait la version de Carpenter est en fait beaucoup plus proche du livre que la version d’Hawks et ce sur de nombreux points. Mais d'un autre côté Carpenter n'a jamais caché le fait qu'il adorait le film d'Howard Hawks, il y a même un petit clin d'oeil à un moement.
The Thing impose encore aujourd’hui le respect même après tant d’année, parce que le film a quand même déjà 30 ans !
Ce qui est le plus réussi est, bien entendu, les effets spéciaux de malades. Aujourd’hui on pourrait me dire : "Ouais mais y’a pas d’images de synthèses c’est moche on voit bien que c’est du plastoc !" Moui mais non, à l’époque on utilisait des procédés, aujourd’hui dépassé mais ils sont toujours aussi efficace. Les effets de synthèses font trop lisses, trop propres alors que les animatroniques utilisés ici, semblent organiques et donc plus réalistes. Certains passages me donneraient presque envie de vomir…oh ces putains de chiens loups.
Si vous vous mettez dans l’ambiance du film vous risquez vite de vous prendre au jeu et de devenir comme les protagonistes du film, complètement paranoïaque. Voilà pourquoi ce film est une réussite. On se croirait dans un film d’Hitchcock voire une partie de Cluedo, on ne sait jamais qui est véritablement humain et qui n’est en fait qu'une reproduction de la Chose d’un autre monde. On ressent ça surtout lors de la scène des tests sanguins, Kurt Russell son lance-flamme à la main teste le sang des autres protagonistes. C'est tout bonnement terrifiant !
Deux autres choses viennent renforcer ce sentiment de paranoïa.
D’une part la situation, le lieu où se passe l’action. Nous sommes en pleine Antarctique, le froid glacial, des nuits beaucoup trop longues et des journées beaucoup trop courtes. L’équipe est totalement coincée dans leur base. En quelque sorte The Thing est un huit-clos d’une manière détournée.
D’autre part il y a la musique, qui n’est cette fois pas composée par Carpenter ce qui est une première. Elle fut composée par Ennio Morricone, magistral comme toujours. Le simpliste dum-dum de son thème assez oppressant nous fait comprendre qu’il s’agit d’un film d’horreur différent des autres. Mais Carpenter étant déçu par la prestation de Morricone préféra reprendre certains morceaux pour les réenregistrer à sa façon. Et malheureusement pour Morricone, les versions Carpenter sont bien plus anxiogènes.
The Thing est un film qui faut avoir vu au moins une fois dans sa vie que l’on soit fan d’horreur, de science-fiction ou même de cinéma tout simplement.