Aqualung
7.7
Aqualung

Album de Jethro Tull (1971)

Sitting on the park bench eyeing little girls with bad intent.

Pourquoi j’aime bien Jethro Tull ?
Et surtout…pourquoi j’aime bien Aqualung ?
Sérieusement. Je réfléchissais avant d’écrire quoi que ce soit et je me demandais sérieusement pourquoi j’appréciais cet album et ce groupe.

Honnêtement j’ai tendance à avoir une sainte horreur du Rock Progressif, même si Rush est l’un de mes groupes préférés (au moins dans le Top 5 si je devais faire un classement de mes groupes favoris). Mais bon Rush c’est différent, ils ont un côté limite Heavy Metal parfois. Par contre je ne supporte pas vraiment Pink Floyd qui est l’un des piliers du genre. Après le premier album, The Piper at the Gates of Dawn (qui réellement est plus un album de Syd Barrett) c’est un groupe qui me fait chier (mis à part trois ou quatre chansons par-ci par-là). C’est un groupe que je trouve extrêmement prétentieux et même particulièrement ennuyant. Après si c’est votre groupe préféré, je suis désolé mais ce n’est pas ma tasse de thé.
Vous allez me dire alors que Jethro Tull n’est pas un groupe de Rock Progressif et ça je l’avoue, c’est tout à fait discutable. Mais d’un autre côté le style Progressif est sensé être un mélange de Psychédélique (genre Iron Butterfly), de Art Rock (genre Roxy Music) et aussi de Jazz ou de musique Classique selon les groupes. Et donc la bande à Jethro correspond parfaitement, ce serait un mélange de J.S. Bach, Electric Light Orchestra et des Doors.

Mais alors pourquoi ça passe aussi bien avec Jethro Tull ? Mes oreilles ont-elles un problème ? Ai-je le cerveau qui déraille ? Même si ce que je viens de dire plus haut serait déjà une très bonne raison.
Alors peut-être que j’ai effectivement des problèmes d’oreilles. Mais je crois savoir pourquoi ça passe mieux avec ce groupe plutôt qu’avec Pink Floyd (encore eux ?). La bande de Ian Anderson a un côté cool, plus décontracté et même avec un léger sens de l’humour que d’autres groupes du genre semblent avoir totalement oublié.
Enfin bon passons, il faudrait peut-être que je parle un peu de l’album tout de même !

Je dois dire que je ne connais pas très bien les albums avant et après Aqualung, du moins au moment où j’écris ces lignes. Et ça peut paraitre comme de la flemmardise mais je ne vais pas parler de l’album complet mais de ce que je considère comme les quatre meilleures chansons sur Aqualung. En premier la chanson titre bien évidemment, puis Cross Eyed Mary, Mother Goose, pour terminer sur Locomotive Breath. Je trouve vraiment que ces chansons résument bien le style et surtout la qualité exemplaire de l’album.

Mais d’abord qu’est-ce qu’un Aqualung ? En fait c’est tout bête, c’est un scaphandre autonome, le truc avec les bonbonnes qu’on utilise pour faire de la plongée sous-marine.
La chanson parle d’un clochard à l’hygiène peu ragoutante et limite pervers voire limite pédophile comme peuvent l’indiquer les toutes premières paroles. Ian Anderson voulait une chanson très ancrée dans la réalité du monde des sans-abris, démontrant le dégout ou la culpabilité qu’on peut ressentir quand on en croise un. Mais alors quel est le rapport entre un scaphandre et un mendiant. Aqualung serait simplement le surnom donné à ce personnage de clochard car il aurait des problèmes de respiration (en gros c’est Darth Vader avant l’heure !).
Le titre s’ouvre sur un riff très lourd et continue sur un couplet au ton assez menaçant. Puis tout se calme pour enchainer sur un passage acoustique beaucoup plus lent mais qui s’accélère la suite. Pour au final revenir sur le premier couplet lourd et menaçant.
C’est une chanson étrange mais entêtante, du moins selon mes standards musicaux…si ça existe !

Cross Eyed Mary fait suite à Aqualung, littéralement d’ailleurs. Mary qui louche est l’une des gamines que mate le clochard. Et c’est à croire qu’il fait plus que la mater. En effet Mary est certes qu’une écolière (dont je ne veux même pas savoir l’âge) mais c’est aussi une prostitué. Elle vend ses services aux rebus de la société, tel qu’Aqualung justement. Apparemment elle serait comme une Robin des Bois version prostipute, elle prend le plus d’argent possible à ceux qui peuvent la payer mais offre ses talents aux plus pauvres. Et si on continue de fouiller un peu dans les paroles on découvre aussi qu’elle n’est pas à son premier coup, vu la personne qui s’occupe des avortements la dépose à l’école.
C’est une chanson assez glauque mais pourtant musicalement c’est assez funky, une fois l’intro à flûte traversière passée. Dans un sens on dirait un peu du Clutch avant l’heure, je dis ça surtout parce que ce-dernier en a fait une reprise. Mais même si je ne le savais pas j’aurais pu dire la même chose. C’est sans hésiter la chanson que je préfère sur cet album.

Par contre ça se complique pour la Mère l’Oie, il est franchement difficile de savoir de quoi parle réellement Mother Goose. A première vue ce serait une simple comptine un peu niaise voire même idiote. Mais d’un autre côté on peut y voir un délire bariolé du clochard Aqualung, qui serait soit bourré soit défoncé. Ou encore ce même personnage en plein acte sexuel avec potentiellement Mary ou bien une toute autre personne. C’est assez flou à mon avis et selon Ian Anderson, la première hypothèse semble la plus plausible.
L’instrumentation classique voire un peu folk ainsi que le chant un peu niais d’Anderson prouverait à nouveau que ce n’est qu’une simple comptine à l’ancienne. Comme si la chanson avait été écrite au moyen-âge ou toute autre époque relativement médiévale. Finalement Mother Goose a limite un côté Bilbo le Hobbit, elle a vraiment un style conte fantastique.

Et puis nous y voilà avec notre haleine de locomotive, c’est le moment de parler de Locomotive Breath. C’est évident de comprendre de quoi la chanson parle, enfin presque. Certes Ian Anderson y parle d’un train qui déraille mais c’est en réalité une métaphore sur notre société et ses problèmes. Qui au fur et à fur est devenue une chanson sur le sentiment de claustrophobie qui s’installe peu à peu à cause de la surpopulation de la Terre. Finalement c’est une chanson qui est toujours autant d’actualité.
Soyons clair, Locomotive Breath est un morceau Hard Rock pur et simple. Il s’ouvre sur une intro calme et bluesy qui dure quasiment un quart de la chanson. Mais après le riff de guitare et les percussions viennent renforcer le sentiment d’être dans une locomotive à plein régime. Sans oublier un magnifique solo de flûte traversière, typique de Jethro Tull.
La chose la plus étrange est que la chanson a été utilisée pour l’une des bandes-annonces de Dark Souls II, je cherche le rapport mais c’était une franche réussite.

Je ne sais quoi dire de plus !
Aqualung est vraiment un excellent album, qui est aussi bien adapté pour les fans de Rock Progressif mais aussi pour les novices ou même ceux qui n’aiment généralement pas ce genre (comme moi quoi). Je vous le conseille vivement si vous ne le connaissez pas encore et si c’est le cas j’espère que vous comprendrez mon engouement. Sinon et bien tant pis pour moi !
Lors de ses prestations Ian Anderson a l’air d’un grand malade. En fait je viens de tout comprendre ! Anderson est en quelque sorte le bouffon du Roi, artiste, musicien, comédien, il est là pour divertir la foule légèrement guindée (comme les fans "traditionnels" de Progressif ?).

Au passage je vous conseille de regarder cette version Live de la chanson titre, ça résume assez bien ce que je disais juste au-dessus :
https://www.youtube.com/watch?v=UCMS-NJ7VxU

Créée

le 6 juil. 2014

Critique lue 1.8K fois

15 j'aime

Hairy_Cornflake

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