Où Plissken a encore ses deux yeux et porte une barbe d'Ayatollah.
Deuxième adaptation d'un film d'Howard Hawks par John Carpenter après son «Assault on Precinct 13» qui pompait dans l’allégresse le «Rio Bravo» du double H, «La Chose» peut être considéré comme le sommet (enneigé) de la filmographie du charpentier.
Tellement haut qu'il a crevé les nuages. Tout ce qu'il fera par la suite, fatalement, sera de descendre cette pente.
Faut dire, dans ce film, il y a le Robert DeNiro des chiens. Un chien fascinant qui terrifie en se baladant dans des couloirs. Un loup dans la bergerie.
Un clébard qui aurait fait l'Actors Studio si tu veux mon avis, enterrant par là même tous les Jean Reno de l'univers. Un clebs qui déclenche une mini-guerre Norvège/USA avant de jouer aux Dix petits nègres.
Le film lui doit beaucoup, il fallait le préciser avant d'aller plus avant dans l'analyse.
Carpenter qui avait déjà réussi à terroriser son monde avec une ombre, un masque et un long couteau. Avec des clopinettes. Cette fois il a le blanc de la neige, le feu des lance-flammes et un extraterrestre caméléon. Cette fois, il a aussi un grand studio qui finance. Il remet le couvert avec Kurt Russel, son alter ego, avec Dean Cundey, son directeur photo (Halloween, NY 97, Retour vers le futur...) et il s'adjoint judicieusement les services d'un jeune qui monte dans le milieu des effets spéciaux : Rob Bottin. Un jeune type qui va transcender cette chose en créant un monstre polymorphe, organique et franchement dégueulasse.
À la musique, Ennio Morricone qui semble quand même absent, phagocyté qu'il est par le style musical de Carpenter.
Des Picasso-chiens, des Picasso-hommes, du sang qui saute, un huis-clos au milieu de nulle part, de la parano, des lance-flammes, des couloirs, des barbus partout, pire qu'à Jérusalem, et du feu dans la neige.
Un étranger qui veut s'intégrer par l'assimilation. Le rêve de Marine.
Un joyau, un shoot de peur où il n'y a pas d'échappatoire.
Djieke.
(qui rêve de trouver le chapeau ridicule de Kurt et de le porter).