[Cette critique s’inscrit dans le cadre d’une série de posts, où je parle de tous les albums de Radiohead. Je n’avais jamais réellement écouté ce groupe, et je m’y suis enfin mis cette année. J’avais pas mal de trucs à dire, c’est pourquoi j’en fais des critiques entières, même si je pense que de par mes goûts et expériences musicales, je dois pas être le plus objectif et le plus compétent. Bonne lecture !]
5ème disque de la discographie, Amnesiac a la particularité de former un diptyque avec Kid A, sorti seulement quelques mois plus tôt. En effet, Radiohead a fait le choix de claquer une grosse session composition-enregistrement longue de 18 mois, étalés sur 1999 et 2000. En sont ressortis plusieurs titres, distillés sous deux albums plus cousins que jumeaux.
Pour ainsi dire, une bonne partie du constat que j’avais fait sur Kid A peut s’appliquer à nouveau sur Amnesiac, étant donné leur contexte commun. Je fais référence au niveau changement d’orientation musicale et de l’accueil critique notamment.
On peut cependant lire à demi-mots qu’Amnesiac est de temps à autres considéré comme un ramassis de B-sides de son prédécesseur. Je suis plutôt en désaccord avec cette version. L’album pris à part est tout à fait cohérent, les compositions ne sont pas moins bonnes que sur Kid A. J’aurais cependant tendance à dire que certaines pistes se situent dans un registre légèrement plus pop : notamment Knives out, You and whose army ? ou même Hunting bears, qui constituent un bon trait d’union avec ce que Radiohead produisait avant 2000. On retrouve des guitares quasi absentes de Kid A, des structures un peu plus familières et moins perchées.
On identifie bien sûr des caractéristiques communes aux deux galettes : leurs ouvertures très électroniques (ici Packt like sardines), l’utilisation de cuivres pour le penchant un peu jazzy du diptyque (en l'occurrence Life in a glasshouse) ou ces moments que je comprends pas trop comme Pulk/pull revolving doors et Like spinning plates.
Pour l’opus précédent, j’avais conclu mon avis sur l’inaccessibilité de l’œuvre et la grosse tête que le groupe commençait à prendre. Sur cette thématique, Wikipedia décrit le point de vue de Radiohead à propos des deux œuvres voisines : “Kid A est semblable à la vision d'un feu au loin, tandis que Amnesiac est une vision au sein-même de ce feu”. C’est typiquement ce genre de phrases (même si c’est certainement sorti du contexte) qui me confortent dans mon point de vue. De telles considérations ésotériques m’énervent plus qu’elles me fascinent.
De par son histoire et son contexte, Amnesiac ne peut donc pas m’apporter d’éléments contradicteurs, mais musicalement les petites touches de guitares, de mélodies sympathiques, les petits rappels, même sporadiques, de ce qu’on avait pu connaître avant Kid A me rassurent un peu, et me font finalement un peu préférer ce disque au précédent.
C’est un peu l’image que je retiens de ce disque et ce que je conseillerais à un néophyte : de tourner un peu autour d’Amnesiac avant d’attaquer Kid A, bien que cela aille à l’encontre de la chronologie de la discographie.
Sources :
Mes autres avis sur Radiohead :