Revoici la moitié de feu Dead Can Dance pour un nouvel album solo, le deuxième seulement après la séparation du groupe culte, et onze ans après un « Eye Of The Hunter » ayant suscité plus de déception que d'intérêt. Brendan, c'est avant tout une voix, posée, profonde, retenue, et se départissant rarement d'un effet de réverbération déjà de mise dans les années fastes de son groupe précédent. On retrouve aussi dès le premier titre les influences worldisantes et le goût pour les titres qui prennent le temps de se développer (entre 6 minutes et 10 mn). Forcément, le tout baigne dans une ambiance mystico-philosophique, en rapport d'ailleurs avec une très jolie pochette qui ne laissera aucun doute concernant l'agnosticisme du bonhomme. Mais, car il y a un mais, ça sonne parfois un peu limité. C'est le prix à payer quand on veut tout faire tout seul, et qu'on bossait auparavant avec une brochette de musiciens et un alter-ego féminin... Pour autant, cet « Ark » n'est pas désagréable ; il manque seulement parfois d'envergure. Heureusement, il est assez bien composé pour que chaque fan de Dead Can Dance trouve de quoi se mettre sous la dent. Pour moi par exemple qui n'apprécie vraiment que « Within The Realms Of A Dying Sun » (appelez-moi hérétique), c'est « This Boy » qui me transporte, et « Crescent » à un degré moindre. Cela justifie-t-il l'achat de l'album ? A vous de voir, mais un morceau exceptionnel tous les onze ans, on peut considérer que oui !