3ème album solo du MC de Chicago Vakill, une discographie plutôt intéressante avec 2 premiers projets ‘The Darkest Cloud’ (2003) et ‘Worst Fears Confirmed’ (2006) de bonne facture. Une nouvelle fois c’est main dans la main avec l’équipe Molemen que sort ce nouvel LP avec comme à l’habitude une bonne partie des beats signés par les beatmakers maison, Panik réalise pas moins de 9 prods sur cet opus (1 seule pour Memo et aucune pour PNS qui a un peu disparu de la circulation). Une liste de producteurs complétée par MGI, Joe Blow et Bluntologist qui avec respectivement ‘Endless Road’ (avec Vizion), ‘The Apology’ et ‘Wild Wild’ offrent une très jolie brochette de 3 très bon morceaux rafraichissants qui se suivent, ça change un peu de la routine de certains beats de Panik sur ce projet qui ont tendance à tous tirer dans le même sens.
Jake One livre 3 beats dont le puissant ‘Armor of God’ ainsi que le très bon ‘Armorgeddon’ avec ce sample de Jigga en guise de refrain et surtout les horns adorés du beatmaker de Seattle qui font encore des ravages, le titre ‘Proof’ est lui beaucoup moins convaincant à tous les niveaux… Ce LP sonne dur et brut bien évidemment, le flow et les lyrics sont au point avec une présence qui gomme les quelques points négatifs dû à un certain lot de prods un peu répétitif et sans grand mordant. L’attente de ce nouvel album de Vakill a été plus longue que prévu et est expliqué par le MC lui même dans son ‘Hi Ate Us’ en ouverture. ‘Mean Mug Muzik’ et ‘Sick Cinema’ décrivent une frontière entre la street et la musique qui est plus ou moins proche, ‘Appetite To Kill’ rend hommage à la culture gangsta rap sur cette réinterprétation du ‘Appetite For Destruction’ du groupe NWA.
Avec ‘The Apology’ et ‘Bi-Polar’ Vakill rentre en profondeur dans ses pensées, entre erreurs et choix assumés, entre amour et haine. L’esclavagisme est observé à la loupe par le MC de Chi-Town sur ‘A Lynched Legacy’ tandis que sur ‘Wild Wild’ il décrit l’évolution du marché de la drogue toujours en pleine évolution. L’un de mes titres préféré de cet opus c’est l’autobiographique ‘You Don’t Know’ dont même la présence de ce piètre refrain ne réussit pas à gâcher la justesse d’esprit de ce morceau. La plupart des featuring de ce projet sont regroupés sur le posse-cut ‘Beast Ballad’ avec de sacrés clients comme Crooked I, Rhymefest, Juice et Nino Bless. Pas grand chose à jeter sur ce ‘Armor Of God’, l’ensemble est cohérent et bon avec quelques gros morceaux, en accord avec ce qu’on est en droit d’attendre de la part de Vakill et l’équipe Molemen.