Cet album est à l'image du maître, éclectique et hétéroclite.
Le visuel de la pochette est à cet égard édifiant, Wiliam Sheller en créature hybride nous donnant déjà un aperçu de ce que seront les titres nichés à l'intérieur.
Le premier titre donne le ton, symphonique et intimiste à la fois. Dans la liste de onze titres qui s’égrène, la voix de l'auteur, posée, apaisante et facétieuse ou émouvante, selon le propos, emporte le mélomane dans un tourbillon de sentiments contradictoires. En effet, les titres ne forment pas un ensemble homogène au sein de l'album. On y trouve trace de nombreuses influences et la guitare électrique est beaucoup plus présente que par le passé. La guitare sèche, au hasard d'une chanson, trouvera aussi sa place sur les cordes vocales de l'interprète. Pour sublimer la voix du maître, le piano est bien entendu de la partie. Ce mariage fonctionne comme au premier jour et l'émotion peut submerger, tel un ressac musical, celui qui goûte ces notes évanescentes. Bien d'autres instruments à cordes se joignent aux compositions. La batterie, dans certains morceaux plus rythmés, donne un tempo vigoureux.
William Sheller se situe depuis une éternité dans les sommets de mon panthéon musical. L'auteur compositeur interprète vient, de par sa formation, du classique. Cela se sent dans ses compositions. Il s'est pourtant depuis longtemps aventuré sur les territoires mouvants d'autres formes musicales avec le brio qu'on lui connaît. Sa voix au timbre unique crée une magie qui perdure encore. Même si le côté émouvant est moins prégnant dans cet album par rapport à certains de ces prédécesseurs, et d'aucuns s'en désoleront à coup sûr, il en circule des particules au hasard des notes qui s'envolent en direction des cieux extatiques, siège du plaisir infini que me procure cet artiste hors normes.
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