J'avais depuis bien longtemps entendu parler de ce film devenu culte. Pourtant amateur de science-fiction, je n'avais jamais eu l'occasion de le regarder. C'est chose faite depuis ce soir. Le moins que je puisse dire, c'est qu'il m'a laissé dubitatif.
Je commencerai par reconnaître ses qualités à l'aune de l'époque à laquelle il a été réalisé.
Les vues de l'espace sont grandioses, magnifiées par des angles de vues judicieusement choisies, les alignements de planètes étant visuellement splendides. Les vaisseaux spatiaux sont tout à fait réussis, préfigurant un design que ne reniera pas Georges Lucas dans la trilogie Star Wars. Les cadrages dans l'évolution des vaisseaux donnent de beaux effets, en particulier un alunissage vraiment bluffant pour l'époque. Le silence qui accompagne certaines scènes dramatiques apporte une vraie tension. La présence du super ordinateur est vraiment une trouvaille formidable, classique des questionnements que posait la S-F à cette époque-là et même plus tard.
Comme dans d'autres de ses films, Kubrick sait utiliser une musique puissante qui apporte une vibration émotionnelle à ses scènes.
Mais là où "Orange mécanique" m'a fait frémir, "2001" m'a fait bailler d'ennui.
Les longueurs stylisées, intéressantes au début, finissent par peser tant le rythme demeure lent de bout en bout du film. Les acteurs, dans la première partie du film, jouent très moyennement (c'est quoi ces filles en jupes et ces hommes en costumes dans une station spatiale ?) et les scènes manquent cruellement de crédibilité. Alors que la tension monte, cela s'améliore pour les deux acteurs qui restent. Je regrette un certain gâchis dans l'utilisation de Carl, le super ordinateur. Avec son œil rouge, il est terriblement glaçant. Mais que son potentiel dramatique est gâché ! Il aurait pu jouer un rôle plus subtil et pernicieux propre à faire haleter le spectateur.
Les effets de lumière de la fin piquent vraiment les yeux et leur durée interminable demeure incompréhensible à mon raisonnement. J'ai eu l'impression de regarder un film d'art contemporain abscons pour intellectuels de salon.
J'ai lu que l'on parlait de thèmes philosophiques à propos de ce film. On peut certes y voir des questions existentielles intemporelles mais rien n'est clairement posé. On reste dans le flou artistique le plus total. Alors oui, cela laisse une marge d'interprétation énorme à chacun. Un peu trop énorme sans doute.
Pour ma part, en dehors de quelques idées passées comme des étoiles filantes, je n'ai y guère vu que le vide intersidéral.