B.A.R.S. The Barry Adrian Reese Story par Bobby_Milk
Depuis I'm A Hustla, son dernier album datant de 2005, le rappeur de Philadelphie n'a pas cessé uniquement de faire parler de lui au travers ses frasques judiciaires, ou encore ses problèmes plus personnels. Il est déjà loin le temps où Cassidy gonflait sa réputation et n'était connu que pour ses mixtapes et freestyles lors de battles. Toujours sur le label de son 'parrain' Swizz Beatz, Full Surface/J Records/Ruff Ryders, il a tout de même surmonté les épreuves de la vie et nous les confie enfin sur ce troisième album bonnement intitulé B.A.R.S. (The Barry Adrian Reese Story). Comme à son habitude l'album est un mélange de tout genre: de textes personnels, de tubes, et de titres plus durs pour nous rappeler son statut de "hustla" qu'il affectionne tant. Un tout très hétérogène, mais comparé à ce qu'il a pu faire précédemment, l'ensemble de ce dernier paraît bien plus carré, mieux maîtrisé et plus consistant en qualité. A croire que les événements perturbateurs qu'il a connu ces derniers mois lui ont été bénéfiques et lui ont ainsi permis d'obtenir une certaine maturité artistique qui lui manquait peut-être auparavant.
Il suffit d'écouter successivement ses premiers singles pour s'en apercevoir, "Hotel" avec .Kelly était mielleux, "I'm A Hustla" un street anthem bien efficace, mais avec "My Drink & My 2 Step", bien servi par Swizz Beatz, Cassidy perce littéralement les ondes et le dancefloor. Survivre à un grave accident de voiture qui lui a laissé quelques traces sur le visage, revenir après une condamnation 8 mois de prison pour un homicide involontaire, c'était forcément l'occasion d'en raconter les mésaventures et de prendre plus de réflexion sur lui-même et sur ses dires. Justement comme il l'avait déjà fait, dès l'intro le rappeur organise de nouveau un clash entre ses deux personnalités, le Cassidy hustla VS le Cassidy plus mûre; un combat plutôt efficace dans lequel surgit de bonnes punchlines autocritiques et qui finalement voit le Cassidy 'conscient' prendre le dessus. Se repentir, repenser au passé sur le nostalgique "I Pray", reparler de son procès avec "Innocent (Misunderstood)", l'un des morceaux far de B.A.R.S qui reprend un sample bien connu de l'anglais Mark Morrison, ou encore les très spirituel "Leanin' The Lord", avec Angie Stone au refrain, et "Done 4 Me" dans laquelle il raconte sa croyance pour Dieu. Autant de morceaux posés, intéressants et bien écrits qui nous prouvent que le rappeur a progressé.
Une saveur de 'peut mieux faire' plane tout de même sur quelques morceaux, comme sur le fade "Cash Rulez", produit par Hi-Tek, qui malgré les flows rapides des Bone Thugs N Harmony et l'appréciable retour d'Eve, peine à nous ambiancer. C'est aussi le cas pour des titres comme "I Get My Paper", "Take A Trip" avec Mashonda ou encore "Where My Niggas At" qui tombe légèrement dans la simplicité niveau refrain et couplet malgré la bonne production de Neo Da Matrix. Plus réfléchi ne veut pas forcément dire que le rappeur en oublie pour autant les règles de la rue et il le fait savoir sur le très bon "I Will Never Tell (Uh Uh)". L'ambiance prend par contre tout de suite de l'ampleur lorsqu'on écoute sa collaboration avec John Legend sur "Celebrate" ou encore avec l'énorme "Damn I Miss The Game" produite par Bink!, rendant ainsi hommage en quelque sorte au Hip Hop et à ses acteurs.
Loin d'être un des évènements de l'année 2007, B.A.R.S. est cependant un bon album qui vaut nettement le coup d'oreille avec des titres aussi variés qu'efficaces, dans lesquels chacun y trouvera son compte. Un flow/parlé qu'on pourra apparemment réentendre prochainement puisque fin 2008 il prévoit de dévoiler un nouvel opus intitulé Cassidy, tout simplement.