Il y a - et heureusement - des albums qui nous captivent et nous enchantent dès la première écoute, et qui, ensuite, révèlent au fur et à mesure du temps qu'on passe en leur compagnie des trésors de tendresse, d'humour, de beauté : "Liberation" avait ainsi révélé un Neil Hannon équilibriste entre Peter Hammill, Bowie et Erasure, et, une quinzaine d'années plus tard, "Bang Goes the Knighthood" semble fait de la même pâte magique, imprégnée cette fois d'un esprit très théâtral, voire opérette anglo-saxonne (Rodgers & Hart, quelqu'un ?), fort éloigné du "rock" - ce qui en surprendra certainement plus d'un. Mais du coup, Hannon a abandonné l'emphase et le spectaculaire qui pouvait parfois enfler démesurément ses compositions, au profit d'une légèreté moqueuse qu'il serait trop facile de prendre pour de l'auto-parodie. Parce qu'on est ici dans un domaine très peu exploré par la musique actuelle, le dernier Divine Comedy divisera violemment : pour moi, il s'agit ni plus ni moins de l'un des meilleurs albums de 2010… [Critique écrite en 2010]