Ca commence comme un riff de Black Sabbath, comme un “ha-HA!” de surprise. La beauté des premiers présages est toujours fascinante, surtout quand on y revient après avoir été mystifié par la suite. C’est bien ce qui se passe dans le nouvel opus d’un des plus fiers représentants du rock français bruyant, j’ai nommé les Montpelliérains de Marvin.
Révélés en 2010 avec le fort beau Hangover The Top, avec entre autres une couverture de New Noise (pas mal), le trio guitare/batterie/gros synthé qui tabasse sortent un album qui réinvente leur son à la fois hard rock et noise/synth-punk (en voilà des étiquettes arbitraires qui n’ont aucun sens) tout en restant fidèle à eux-mêmes. D’autant plus qu’étant produit par Vincent Robert, d’Electric Electric (dont la qualité exceptionnelle de leur dernier album a été déjà abordée céans il y a trois semaines), ils ont pu profiter d’une production au poil faisant parfaitement ressortir leur son acéré. Ca s’appelle donc Barry
L’efficacité Marvinienne (oui j’invente des mots, je suis chroniqueur musical, donc j’ai le droit) n’a jamais été aussi plaisante. Des morceaux comme As Noisy As Possible, hystériquement ramoneur, ou l’opener dantesque Tempo Fighting, font feu de tout riff avec un groove indécent. Marvin mélange les déflagrations instrumentales colorées et les refrains accrocheurs avec un brio merveilleux et surtout une homogénéité dans l’album qui fait terriblement plaisir. Leur son est compact et les morceaux s’enchaînent logiquement sans se répéter pour autant.
Une autre dimension surprenante dans Barry, les lignes plus psychédélisantes de morceaux comme Un Chien en Hiver, Giorgio Morricone, ou mon coup de cœur Jey Ferson, clôturant l’album avec un moment de joie contagieuse que ne renieraient pas les amateurs d’And So I Watch you From Afar. Cette incorporation dans leur son pourtant très tranchant très rock n’ roll fait la singularité de Barry et de Marvin.
Barry est un bel album de rock noisy, catchy sans être redondant, et d’une fraîcheur qui fait plaisir.