Behind the Blackest Tears par Marc Poteaux
Je n'ai pas eu l'occasion d'écouter le premier album de ce projet aux allures de carton annoncé. Pourtant, le CV des participants est assez alléchant ; Jamey Masta d'Hatebreed, et surtout Kirk Windstein (Down, Crowbar). J'avoue que ce nom seul aurait suffi à aiguiser ma curiosité, tant je me retrouve dans les blessures et le désespoir hurlé à la face du monde de cet homme, même si je n'adhère pas toujours à la musique de Crowbar. Je débute donc l'écoute de cet album habillé à l'ancienne (imagerie guerrière à fond les ballons) avec l'espoir d'y trouver une perle mêlant violence et mélancolie. Le hic, c'est que le bonhomme n'est pas seul maître à bord. Alors oui, on y retrouve ces riffs de bucheron bien gras et groovy, et on reconnaît sans mal le timbre du bedonnant guitariste-chanteur. Mais « Behind The Blackest Tears » est plus orienté sur l'efficacité, l'immédiateté. Ce projet s'est d'abord intitulé Crowbreed, ce qui donne une idée de son contenu ! Le mélange entre la puissance et la rage du chant de Jamey et le caractère unique des riffs de Kirk est réalisé de façon raisonnée, comme si le groupe avait toujours existé tel quel. On ne trouvera rien à reprocher à ce disque... à part son manque d'originalité et de personnalité. Oui, ça fonctionne sur quelques titres, mais on finit immanquablement par s'ennuyer. Les mêmes recettes sont appliquées sur tout le disque, alors on frôle forcément l'indigestion assez vite... Dommage, le potentiel était énorme...