La suisse n’a jamais été un pays très rock n’ roll, soit. Mais est-ce une bonne raison pour nier l’évidence quand elle se présente ? Prenez ce « Bellefontaine avenue », septième (si on compte les trois premiers parus sous le nom de Favez Disciples) album de Favez. Sous ses airs anodins, derrière sa pochette tristounette, se cache l’un des meilleurs album emo-powerpop de tous les temps. Tout y est : la rage, le désespoir, la douceur, la rébellion, l’arrogance, les remords. Et un putain d’impact mélodique qui emporte tous les suffrages : « Emmanuel hall », « Times were high », « Battle weary blues », « The killer show » sont en première ligne, mais les autres ne sont vraiment pas loin derrière. Là où le groupe gagne vraiment son pari, c’est qu’on a pas l’impression d’écouter un parangon de rock adolescent à mèche. Non, on a ici le meilleur des deux mondes, entre urgence adolescente et maturité bien adulte. Ce disque, je l’ai écouté des dizaines, peut-être des centaines de fois, et je ne m’en lasse pas. Homogène, concis, efficace, un vrai disque de rock.