Ce « Binge and purge », le second album de Lunachicks, est sorti en 1992 avant les deux albums majeurs du groupe « Jerk of all trades » (1995) et « Pretty ugly » (1997).
On est ici entre garage rock, hard et punk mais c'est un plus métal que les deux albums qui suivront (notamment à cause du son de la guitare, mais par contre la voix a toujours ce côté punk déjanté), on a malgré tout quelques titres plus orientés punk, disons que Lunachicks a toujours oscillé avec bonheur entre les deux courants musicaux et a pris le meilleur du métal et le meilleur du punk en mixant le tout à sa sauce....en général avec réussite.
« Binge and Purge » est meilleur que « Babysitters on acid » le premier LP mais moins bon que ce qui viendra après. Un album de transition en quelque sorte.
Ici tous les ingédients, les prémisses des deux albums mentionnés plus haut sont là : musicalement parlant bien sûr mais aussi l'humour des textes et de la pochette et évidemment la voix sublime de Théo Kogan qui sort nettement du lot et qui mène toujours le groupe de main de maître(sse).
Il y a juste les compositions qui sont un peu moins bonnes (surtout par rapport à « Jerk of all trades » qui mettra la barre très haut) et la production plus fade.
Mais sur certains morceaux notamment « Apathetic », « Plug », « P.S Hell », « Mom », « This is serious », « C.I.L.L » on a déjà le Lunachicks des grandes années, celui qui me met en transe ! Et souvent l'impression d'avoir plusieurs titres en un tant les breaks et changements de rythme sont fréquents.
Sur « Whole Lotta BS » l' intro sonne punk puis c'est plus heavy les deux facettes du groupes en un morceau. « 2 Bad 4 U » et « 11 » là par contre c'est « bof », on tombe dans le très moyen.
« RIP U » est un titre plus bizarre, sorte de blues punk lent et lourd, de plus de 6 minutes, pourquoi pas mais ce n'est pas le genre de morceaux auxquels j'accroche le plus. Globalement la seconde partie du disque est moins bonne, plus poussive, ça s'essouffle, même si on finit par l'excellent « C.I.L.L ».
Donc beaucoup de bonnes choses mais aussi du passable.
Le second degré, marque de fabrique de Lunachicks, est déjà largement présent (titres, paroles, look, pochette)... ici délires et grosse déconnade assurée, pas de paroles politisées (juste des textes qu'on pourrait qualifier de féministes). Mais ce second degré et la voix de Théo se marrient parfaitement pour donner quelque chose de vivifiant et léger à la fois.
Donc un groupe « fun » et féministe, et dans les deux cas ça fait du bien !
Cet album annonce donc les excellents Jerk of all trades et Pretty ugly mais s'il y a déjà quelques bons voire très bon titres à se mettre sous la dent (Apathetic, this is serious, P. S Hell et C.I.L.L notamment , en gros les morceaux qui sonnent le plus punk) on est quand même un ou deux tons en dessous.
PS : pour plus d'informations sur le groupe (formation, présentation...) vous pouvez – mais c'est pas obligatoire ! - aller faire un tour sur mes chroniques de « Pretty Ugly » et « Jerk of all trades ».