By the Horns par alfextra

Après le retour de John Mayer sur le devant de la scène, le mois de mai m'a réservé une autre surprise très appréciable puisque Julia Stone, la soeur d'Angus Stone avec qui elle forme le magnifique duo Angus & Julia Stone nous fait le plein de douceur avec son deuxième album solo, By The Horns.

A l'instar de son frère qui va également sortir son deuxième album solo courant juillet (le premier ayant été réalisé à travers la formation Lady of the Sunshine), Julia s'est autorisée un break productif après la fin de la tournée mondiale de notre frère et sa soeur puisque la jolie Australienne a bossé sur ses compositions pour sortir un album plus travaillé, plus homogène et dense que son premier disque The Memory Machine, certes plus intime mais également plus hétérogène.

Repartant de zéro mais avec une notoriété accrue que ne fera pas passer son disque inaperçu, Julia Stone s'est entourée de Thomas Bartlett aka. Doveman qui a collaboré avec Norah Jones, Anthony and the Johnsons ou The National (rien que ça). Un groupe qui, nous le verrons par la suite, influence notre Australienne préférée.

By The Horns ("par les cornes" dans la langue de Molière) offre à notre jeune femme de 28 ans l'opportunité de nous exposer tous ses talents de chanteuse, auteur et compositrice. L'album, qui est sorti il y a presque 2 semaines maintenant aux quatre coins du globe s'est immédiatement hissé à la 11ème place du top 50 australien où, il est vrai, celle qui pratique la trompette et le piano depuis toute petite bénéficie d'une renommée toute particulière. Pour composer les 13 titres de l'album, la chanteuse qui voue un profond amour pour la France a voyagé puisque la Californie, la France donc mais aussi l'Australie et l'Inde ont été tour à tour les lieux de villégiatures de Julia.

Thème central chez elle, Julia Stone nous évoque l'amour encore et toujours. L'amour comblé, l'amour espéré, l'amour déchu... pour celle qui avait composé le magnifique For You du dernier album qu'elle a réalisé avec son frère, ce sentiment reste un mystère qu'elle retranscrit avec classe dans ses chansons.

Let's Forget All The Things That We Say ouvre le bal. La version française de l'album nous offre un titre unique puisque Benjamin Biolay accompagne notre Sydney-sider qui s'était déjà risquée à chanter en français sur And The Boy qui m'avait vraiment déplu. Si j'ai une préférence pour la version 100% anglaise, celle avec Biolay tient néanmoins la route même si la voix sensuelle de Julia se prête plus à la douce mélodie du titre (à mon sens). Le deuxième morceau est une reprise, celle de Bloodbuzz Ohio de The National (c'est là où sa collaboration avec Thomas Bartlett prend tout son sens). La reprise à la sauce Stone fait bonne figure, davantage folk que l'original, le morceau bénéficie tout autant de la voix si particulière de Julia que du rythme tranquille de batterie et des soubresauts de trompette. Bref, j'aime beaucoup.

Mon coup de coeur de l'album arrive, It's All Okay nous conte l'histoire d'une femme jamais vraiment remise de sa rupture et d'un homme qui a, quant à lui, reconstruit sa vie. La chanson, difficile de prime abord, nous offre une pop douce magnifiée par ses notes de pianos redondantes mais au combien efficaces et la sublime voix de Julia, j'adore.

Plus douce, I'm Here, I'm Not Here, poursuit notre ballade avant le plus pêchu Justine qui précède un autre titre fort sympathique, Break Apart, au rythme lent avant un très bon final instrumental (le début du morceau ressemble d'ailleurs comme deux gouttes d'eau à God, Make Up Your Mind de Cold War Kids). Second coup de coeur de l'album, With The Lights, l'orchestration est épurée, l'atmosphère un peu plus lourde mais le rendu est excellent, j'adhère.

I Want To Live Here, à la rythmique presque blues fait le lien avec un By The Horns sur lequel la douceur mais aussi la force vocale de Julia nous touche, un très joli morceau en somme. The Line That Ties Me laisse l'Australienne avec un piano pour seul compagnon, typiquement le genre de morceau qui nous prend aux tripes.

L'édition "deluxe" de l'album nous offre encore 10 minutes de bonheur auditif puisqu'elle dispose de trois morceaux bonus. Trois titres de qualité, fidèles à la patte Stone : douceur, tendresse et fraîcheur. Parmi ces trois titres bonus, j'ai une petite préférence pour Tell Her A Story et Take Me Home même si The Shit That Tey're Feeding You ponctue très bien le disque.

Que dire de plus quand on a déjà tout dit sur les Stone que l'on affectionne tant sur DedaleSonore ? Pas grand chose en fait... Simplement que Julia Stone n'a pas raté son deuxième album solo que je trouve nettement plus abouti que le premier. La signature familiale reste là puisque les morceaux à l'orchestration tantôt sommaire, tantôt minutieuse sont tous caractérisés par la douceur qui s'en dégage. Un bien chouette disque plein de sens en somme... Merci Julia !
Pour plus d'informations, vous pouvez faire un petit tour sur le site officiel de l'artiste ou sa page Facebook. La chanteuse sera de passage en France courant octobre et en particulier le 20 à la Laiterie de Strasbourg ! Pour avoir vu le show qu'elle avait fait avec son frère il y a de ça presque deux années, je ne peux que vous encouragez à prendre rapidement vos places !