Cattle Truck par Marc Poteaux
Ah, Kruger, combien d'obstacles avons-nous dû éviter pour nous retrouver ensemble aujourd'hui ? Combien de fois les sirènes du destin ont-elles essayé de nous détourner l'un de l'autre, mon Roméo suisse ? De quelle façon des muses diaboliques et de jeunes gredins ont-ils dérobé à mes douces esgourdes les douces mélodies de tes mandolines électriques, tes sérénades touchantes ? Que n'ai-je tant souffert pour te découvrir enfin et tomber en pâmoison ! Et là, je vous vois venir, les plus ouverts d'entre-vous se diront : « mais où diable veut-il en venir avec sa prose capillotractée et feuxdelamouresque ? », tandis que les plus évasifs se contenteront d'un « hein ? » mystérieux et profond. Bien, alors je vais être plus clair ; ce brûlot, j'ai bien failli ne jamais l'écouter sans l'aide précieuse d'une jeune femme que je remercie vivement. Car « Cattle Truck » est un excellent album de thrashcore, mêlant émotion, brutalité, mélodie, originalité et puissance. Rien que ça ? Eh oui. Kruger pratique un thrashcore se baladant entre un Neurosis période « Times Of Grace » et un Disbelief des bons jours, le tout saupoudré d'un soupçon de Mastodon. Ceux qui connaissent les trois groupes suscités se sont certainement déjà arrêtés de me lire et sont partis acheter l'album. Et je vais à présent libérer les autres pour qu'ils en fassent de même. « Cattle Truck » est excellent et mérite qu'on s'y penche sans tarder. On peut juste regretter le manque de caractère de la dispensable reprise de Depeche Mode en fin de parcours, mais le reste tue !