Revenir après un split suite aux mauvais résultats commerciaux d’un album, c’est forcément suspect. Encore plus quand on commence son nouveau disque avec « Chinese Burn », un titre incroyable mais qui bastonne comme du Prodigy alors qu’on est en pleine période big beat !
Ce qui suit n’arrange pas le cas de Come Clean : des pièces presque trip hop et souvent rock indus. Un disque trop à la mode tout en étant pas assez immédiat ? Reprocher à Curve de récupérer l’héritage qu’il a semé lui-même avant tout le monde, c’est très malvenu. Et si ce 3ème opus est loin d’être limpide, il finit par inscrire son sillon dans notre cortex, profondément.
Commercialement, l’habituelle comparaison avec Garbage est toujours avantageuse pour ces derniers mais il en est tout autre sur le plan artistique. Malgré toute la sympathie qu’on peut avoir pour Version 2.0, son formatage excessif le rend forcément moins intéressant sur la longueur. Alors que Come Clean est plus profond, plus franc dans ses choix et possède bien plus de niveaux de lecture.
La force de Curve ne résidant pas forcément que dans sa personnalité, mais aussi dans ses mélodies (« Something Familiar »), ses paroles (particulièrement noires et revanchardes ici, notamment sur « Dirty High ») et ses compositions, toujours arrangées avec soin et pertinence par Dean Garcia.
La seule erreur et faute de goût de leur carrière réside dans ce morceau titre punk aussi énergique que laid.
Plus vraiment shoegaze (même si les bidouillages sonores étranges restent toujours de la partie), plus proche de son époque mais toujours inclassable, Come Clean est tout simplement un (autre) grand disque de leur part.
Un hybride électro rock gothique et habité par une chanteuse au charisme énorme.
Consultable sur Forces Parallèles.