Qu'il est dur d'exister dans le petit monde du grind ! Car en effet, avec des titres de 3 secondes, des growls et des hurlements non-stop, du blast en permanence, comment se démarquer de la concurrence ?
Pas mal de groupes optent pour la solution du délire bien marrant qui vient égayer la galette (Gronibard, Anal Cunt), d'autres s'imposent parce qu'ils ont quasiment inventé le genre et en maîtrisent tous les codes (Napalm Death), ou encore sont simplement au-dessus de la masse parce qu'ils excellent sur tous les plans (Nasum).
Mais avec Abosranie Bogom, qu'en est-il ? On est plutôt dans la catégorie d'un délire un peu bizarre, en l'occurrence la scatophilie. Mais du growl non-stop avec des samples de ton voisin en train d'évacuer sa diarrhée pendant 2 minutes, coulures en prime, est-ce que ça suffit à faire un bon album ?
Peut-être peut on prendre un plaisir malsain à se complaire dans l'ambiance totalement déplacée que ce Coprotherapy installe sans finesse aucune (c'est même un euphémisme). Il n'en demeure pas moins qu'il ne s'agit que d'un plaisir-dégoût qui dissimule mal la pauvreté affligeante de l'ensemble : les habitués du genre connaissent déjà toutes les compositions de cet album de bout en bout, et les autres auront sans doute mieux à faire que d'endurer la surcouche de diarrhée qui est supposée donner son intérêt à cette galette.