Ephémères exhalaisons rose pastel
Derrière cet album instrumental baptisé Coracle se cache WALLS, duo londonien formé par Alession Natalizia et Sam Willis, qui a déjà connu un succès d'estime avec un premier album éponyme sorti en juin 2010. Un an plus tard, ils reviennent pour leur deuxième album (disponible en streaming à cette adresse, et poursuivent ainsi le chemin emprunté en imaginant une musique en partie inspirée de Neu!, un krautrock électronique au parfum exotique couplé à de l'ambient house aux délicates vapeurs édulcorées. Une invitation à partir pour un voyage en technicolor à travers des paysages cosmiques infinis.
Après quelques secondes, alors que semble se rapprocher un mur de son, on pénètre au cœur de l'œuvre avec Into Our Midst, savant mélange de voix (qui auraient l'air ridicules a cappella, soit dit en passant) utilisées comme des instruments à part entière, de percussions tribales et électroniques, qui se répéteront tout au long de l'album. On retrouve ces mêmes voix, mêlées aux réfractions sonores éclatantes, dans l'atmosphère moite de Heat Haze et c'est toute une imagerie colorée qui nous vient à l'esprit à l'écoute de Il Tedesco et Sunporch, piste la plus dansante de l'album, où l'on se prête même à penser au psychédélisme de MGMT, période Oracular Spectacular.
Pour WALLS la musique doit être aérienne et légère. Alessio Natalizia et Sam Willis marient ainsi avec subtilité des sonorités acoustiques à des textures électroniques parfois âpres, donnant ainsi une âme à leur musique aventureuse et magnétique. Les boucles hypnotiques et les nappes vaporeuses s'étirent dans l'espace, tandis que de délicates notes cristallines viennent colorer le tout d'une sensibilité bienvenue et que tout s'entremêle sans difficulté aucune pour donner naissance à des ambiances extatiques planantes. Le point d'orgue de l'album est atteint avec Raw Umber Light qui synthétise tout cela en l'espace de quatre petites minutes, et c'est tout en douceur que s'arrête ce voyage avec Drunken Galleon, comme si le temps, après s'être arrêté, devait irrémédiablement reprendre sa course vers l'avant.
Malgré une certaine linéarité, et un manque de folie quelquefois, l'album séduit par sa légèreté, par son psychédélisme inspiré et par sa production finement ciselée permettant à l'œuvre de respirer et de délivrer pleinement ses arômes l'espace de quarante minutes parfaitement calibrées. WALLS réalise avec Coracle un album délicieux, ce ceux que l'on se repasse en boucle sans cesse, sans jamais en être écœuré.
http://www.soundofviolence.net/articles/album/2760/walls_coracle.html