John Coltrane est un Dieu et ses jazzpôtres sont légion ! De nombreux musiciens ont joués et joueront encore les titres de l'oiseau noir digne héritier du Bird (Bird surnom de Charlie Parker) essayant tant bien que mal de suivre ses Giant Steps.
Pharoah Sanders a bien connu le monstre car il enregistre avec lui à 25 ans dans les années 65 le free "Ascencion".
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Ce disque, cet hommage qui retentit dans le titre célébrant le 25ème anniversaire de la mort de Trane est empreint d'un respect quasi mystique et tout en retenu, loin des délires extatiques du free jazz.
Le quartet de Pharoah célèbre tout d'abord les standards que l'on n'a jamais assez joué quand on se penche sur les musiques improvisées. Il célèbre ensuite quelques très grands titres de Coltrane dont l'incontournable ballade Naïma. Titre phare dédié à son épouse, peut être tout simplement à la femme et bien évidemment à la musique. Il célèbre enfin d'une manière classique un peu comme si le free jazz eut été déplacé, cette musique afro américaine descendante en ligne droite du Blues, cette musique Noire puis blanche qu'est le Jazz.
Les splendides Misty, Body and soul, In a sentimental mood, Too young to go steady, Crescent, After the rain, tout l'album en fait transpirent de grâce et d'épure, de maîtrise et de concentration, d'une respiration naturelle de la musique par de grands prêcheurs. Ici donc quatre apôtres pour déclamer avec calme et force, mais ils sont partout dans le monde à écouter et à jouer une musique intemporelle et riche celle des standards, celle de John Coltrane. Titre après titre l'album croit, et s'arrondit comme une Lune triste et sombre. Il se termine par une nostalgie douce amère qui émerge des nuages, des larmes "After the rain".
A écouter en suivant l'hommage splendide à Coltrane par l'iconique guitariste fusion John Mac Laughlin :
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