Ténébreuse sensualité
Curve, groupe unique en son genre, groupe spolié (souvenez-vous de Garbage) mais surtout groupe encore et toujours sous estimé. Si on peut comprendre qu'ils n'ont jamais pu s'adapter aux envies du...
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le 3 août 2015
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Curve, groupe unique en son genre, groupe spolié (souvenez-vous de Garbage) mais surtout groupe encore et toujours sous estimé.
Si on peut comprendre qu'ils n'ont jamais pu s'adapter aux envies du grand public dans les années 1990, il serait peut être temps de réhabiliter ce groupe visionnaire.
20 ans après sa création et 7 ans après son split, que reste-il d'eux ? Une discographie courte et sans disques anecdotiques ou pire, des face-B et des EPs extraordinaires et au moins deux chefs d’œuvres, dont ce Cuckoo fait partie. Si ma préférence ira toujours pour Doppelgänger, grâce à sa fraicheur et sa fougue, Cuckoo est sûrement leur disque le plus intéressant car le plus audacieux.
Curve aurait pu continuer à surfer sur les tubes, leur histoire avait plutôt bien commencé, alors pourquoi faire un revirement ? Hélas pour leurs ventes, ils n'en ont fait qu'à leur tête. Heureusement pour nous, ils nous sortent un disque original et travaillé dans ses moindres détails.
Mois spontané que l'était leurs débuts, donc forcément bien plus retors et difficile à apprécier, malgré une introduction trompeuse, encore liée à un premier album fort remuant ("Missing Link").
On savait que qu'ils développaient un goût pour l'industriel et l'électronique (que ce soit par son versant atmosphérique ou dansant) qu'ils mélangeaient aux guitares noisy du shoegazing. Ils ne faisaient néanmoins que les effleurer puisque cette fois-ci, ils se jettent à corps perdu dans ce disque qui a tout d'un suicide commercial.
Le duo met l'accent sur des rythmes plus lents, métalliques et lourds qu'avant, des sonorités encore plus tordues aussi (ennemis de la dissonance, ce disque n'est pas fait pour vous), avec toujours des déferlements de bruits blancs impressionnants ("Unreadable Communication").
Ce qui ne change pas par contre, c'est la voix de Toni Halliday. Je n'ose pas imaginer ce qu'elle faisait en studio pour chanter comme ça, mais si on devait coller le mot aphrodisiaque sur une chanteuse, c'est bien elle. Elle atteint des sommets de sensualité régulièrement et notamment sur un titre comme "Left of Mother", bien plus efficace que du viagra.
Trouvailles, mélodies, chant d'un érotisme indécent et compositions sortant des sentiers battus, font de cet album une réussite absolue.
Jamais les machines et le bruit n'ont été aussi sexy.
Chronique consultable sur Forces Parallèles.
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Créée
le 3 août 2015
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