Cet album vaut la peine d'en parler.
Les nouveaux morceaux ne sont pas vraiment créatifs, à part la première partie de la deuxième track. On a entendu des choses similaires dans Narkopop (2017) et Rausch (2018).
La seconde partie de l'album (de la track 7 jusqu'à la fin) est plutôt curieuse. Elle est composée de morceaux que l'on a déjà entendu dans les autres albums de Gas :
Konigsforst (1998) pour Der Lange Marsch 7
Pop (2000) pour Der Lange Marsch 8
Konigsforst (1998) pour Der Lange Marsch 9
Rausch (2018) pour Der Lange Marsch 10
Zauberberg (1997) pour Der Lange Marsch 11
À ces morceaux déjà connus a été rajouté la techno rampante que l'artiste nous propose depuis Narkopop. La question est : pourquoi cette rétrospective ?
Si cette rétrospective est "gratuite" et sans vraiment de sens, alors cet album n'a aucune raison d'être sorti, puisque, comme dit plus haut, les nouveaux morceaux ne sont pas originaux. Et les morceaux remixés ne valent pas trop le coup...
Mais, on sait que Wolfgang Voigt s'inspire de ses ballades forestières pour composer ses morceaux. Peut-être a-t-il fait le tour de la "Forêt-Noire" allemande. Il s'est sans doute perdu en route, et est revenu sur ses pas, ses premières compositions. Les longues marches (Lange Marsch) dans la nature peuvent nous faire faire revenir sur nos pas sans que l'on s'en aperçoive.
Peut-être met-il un point final au projet Gas, d'une manière telle qu'il avoue avoir fait le tour de ce qu'il pouvait nous offrir (il revient sur ses premières compositions). Ou peut-être que cette cause est liée au fait que l'artiste est atteint d'acouphènes, que cela s'amplifie avec le temps, et qu'il ne peut plus composer aussi bien qu'auparavant. D'aucuns diront même qu'un sifflement s'entend de plus en plus dans ses compositions musicales ! Il nous partagerai donc ce qu'il entend au quotidien.
Peut-être aussi que ce retour aux sources est annonciateur d'un style différent pour sa prochaine release. Il va emprunter un autre chemin et nous faire voir un autre bout de la forêt, un autre morceau de sa créativité. Et, pourquoi pas, un changement aussi radical qu'entre Pop et Narkopop.
Sinon, voici les derniers mots qui résument son album sur Bandcamp :
"Way. Destination. Loop. Forest loop.
No beginning. No end."
Ça corrobore avec ce que j'ai dit auparavant... Le "No beginning. No end." (Pas de commencement. Pas de fin.) nous renseigne peut être sur la suite de Der Lange Marsch. Elle pourrait potentiellement être son premier "véritable" album : Zauberberg, qui, je le rappelle, possède un morceau que l'on retrouve sur Der Lange Marsch, en toute dernière position ! Le dernier album est lié au premier. La boucle ("Loop") est bouclée, le projet est terminé, et là c'est beau, et ça fait sens. Le projet Gas correspondrait en fait à écouter tous ses albums en boucle.
Selon ce qu'il nous concoctera (ou pas) dans le futur, ma note pourrait donc changer. Projet artistique méta ou album médiocre ?