On a le morceau d’intro : Sek Sé Bon. Le zouk béton : Pa Ni Pwolblem. Le tube : Difé, Soupapé. On a : Débouya Systèm, avec le changement de rythmes en plein morceau, zouk/salsa, un petit cliché rythmique, classique de chez Kassav. On a le puissant groove de Jacob, avec un travail rythme zouk béton derrière : La Go. On se croirait revenu au bon vieux temps. Un morceau chaud, très africain, comme seul Jacob peut les sortir. Il va en faire mille comme ça, ça va marcher à chaque fois. Fam Chatenn le morceau avec violons qui va adoucir l’ambiance. Encore un petit effet de style de chez Kassav. Pipo est dans la place. On est tellement habitué, que dès les premières notes, on pourrait deviner qui a composé chaque morceau.
Kassav a un rôle à tenir. En tant que locomotive du zouk, il sait qu’il ne doit pas se contenter de ressasser le même rythme zouk tout le temps, comme le font 99% des groupes de zouk. Ou alors il faut faire des choses que personne n’est capable de faire. C’est bien l’harmonica de Stevie Wonder qu’on entend sur la partie instrumentale de Douss, Non ! Incroyable ! Kassav a embauché Stevie. C’est sûr qu’un truc pareil, aucun chanteur de zouk ne va l’imaginer, même dans ses rêves les plus fous. Peut-être le plus beau morceau de l’album. Douss. Un slow très riche et sensuel, avec les cordes derrière, en parcimonie. Et l’entrée déchirante de Stevie, tout en trille. Génial.
Le seul reproche qu’on peut faire à Kassav, à ce point de leur carrière, c’est de faire du Kassav. Donc on ne peut rien leur reprocher. C’est toujours dansant, et ça peut s’écouter, avec les nombreux breaks au milieu des morceaux, (pour nous secouer, sans doute), bien que ça sonne déjà entendu. Normal. C’est pas leur faute à eux, c’est nous. Jijman Hatif avec Pipo en lead, les chœurs en répondè, on est habitué. Que du connu, et reconnu. Toujours chaloupé, mais des mélodies moins brillantes, que dans nos souvenirs. Et puis un morceau comme : Ké Sa Lévé, me rappelle comment ce groupe peut être grand. D’ailleurs, Jocelyne a la part belle. Elle chante : Difé, Douss, et Ké Sa Lévé en lead. Elle ressort du mix. Elle a les plus belles parties. Pas étonnant que se soit-elle qu’on voit au beau milieu de la pochette de l’album. Tro Filo, sonne morceau de transition, malgré les arrangements, et le travail sur le son, très robot, vocoder, robot…Plus les années passent, moins on danse sur Kassav, plus on l’écoute. C’est la vie. La mécanique tourne, et on a de moins en moins de chances d’être surpris.
Et la bande à Pipo revient mettre le feu avec : Rara, qui va faire danser toute la planète zouk, avec un message d’utilité publique à la clé : « Mêle-toi de tes affaires, arrêtes de reluquer ce qu’il y a chez le voisin ». La "macologie", sport national antillais, qui n’est pas prêt de s’arrêter, autant danser dessus. Mais il y a quelqu’un que je n’ai pas beaucoup entendu. Silence…
Silans’ Titre prémonitoire peut-être ? Patrick conclut par un déchirant : Je t’aime. Triste et beau, ce : Silans. Très différent des autres. Piano et orchestre à cordes. Et en contrepoint, une voix féminine qui lui répond. Patrick dans une autre vie, aurait sûrement été chanteur lyrique. Je ne l’ai pas beaucoup entendu, d’ailleurs. Sinon, très beau ce : Silans…
PS : Au fait ? Il revient quand, Georges ?