Dimensionaut
7.7
Dimensionaut

Album de Sound of Contact (2013)

Et voici les « new kids in town » du petit monde prog-rock ! En grattant un peu, ces petits nouveaux ne le sont pas tant que ça puisque l’on retrouve à la barre Dave Kerzner (qui a travaillé sur des répétions de Genesis et avec Steve Hackett), Kelly Nordstrom, Matt Dorsey, John Wesley (Porcupine Tree version scénique) et Simon Collins, fiston de Phil et batteur comme papa. Pour cette simple raison, Sound Of Contact s’auto générait une pression maximum, soumis aux attentes des amateurs indéfectibles de la légende paternelle du genre.

Ce premier album signé chez Inside Out (rien que ça !) étire au maximum les barbelés autour d’un mur du son peinturluré aux influences surpondérées : Porcupine Tree, Spock’s Beard, Peter Gabriel, Pink Floyd, et bien évidemment Genesis planent au dessus de ce Dimensionaut un poil trop grand. Mais pas question ici de jeter l’eau du bain où nos amis ont visiblement barboté depuis des lustres. Entre calmes acoustiques (« Sound Of Contact ») et vastes décharges de courant alternatif (la splendide instrumentale « Cosmic Distance Ladder »), Sound Of Contact s’acharne à varier les plaisirs, n’hésitant pas à saupoudrer ici et là sa musique d’un excès de sucre un peu inutile (« Closer To You », « Only Breathing Out »). Hormis ces deux titres très pop, l’album combine un chant élégant qui ne renie jamais sa filiation naturelle. Surtout, il déploie, mais pouvait-on en douter, une belle maîtrise instrumentale.

Rien d’apocalyptique, de sauvage, ni de massivement dingo pour autant. Sound Of Contact se plait dans une dynamique où l’électricité frôle le post rock (« I Am Dimensionaut »), babille avec les cordes (« Not Coming Down »), flotte dans un éther atmosphérique (« Only Breathing Out ») et joint les deux bouts sur la contagieuse instrumentale « Realm Of In-Organic Beings » qui habite son petit air mélancolique avec une véritable grâce. Et puis, me direz-vous ? Et puis Collins et sa bande envoie « Mobius Slip », ses 19 minutes de bruitages, ambiances SF, de mélodies chamarrées qui font immédiatement penser à… « Watcher Of The Skies » ! Une position intenable, crânement assumée par pedigree interposé.

Passé le cap, on est heureux. Car sans révolutionner la chose, Sound of Contact a évité le pire. Même si le groupe manque encore de personnalité et s’il n’a pas pu s’empêcher de remplir la chose à outrance, surchargeant le programme avec quelques baisses d’intensité, ce premier album va bien au-delà de nos espérances. Mieux, il évite les écoutes honteuses d’un nouvel enfant de la balle. Bien joué !
AmarokMag
8
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le 3 mars 2015

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