Une pépite indus injustement méconnue.
Album et groupe que j'ai découvert il y a une quinzaine d'années, Kong fait partie de ces artistes injustement méconnus. Ils proposent pourtant une musique riche, puissante et très inspirée, qui sort franchement des sentiers battus. Et c'est peut-être là qu'il faut chercher l'origine de leur confidentialité, car lorsqu'on écoute Kong, il est difficile de savoir exactement de quoi il s'agit.
Utiliser le terme "d'inclassable" n'est ici clairement pas galvaudé. La base de leur musique navigue entre le rock et le métal, mais avec une différence majeure : aucune voix n'est présente sur leurs albums. Ils ne sont bien entendu pas les seuls, mais cela est suffisamment rare pour en faire une particularité. Cette base rock est enrichie par des rythmes et mélodies électros plus ou moins marqués suivant les morceaux. Du métal indus me direz-vous ? Oui, c'est sans doute dans cette case qu'on pourrait essayer de les faire entrer ou dans celle du métal progressif. Mais nul doute qu'ils y ont créé leur propre sous-genre tant leur style ne se rapproche de rien de connu.
La grande particularité de leur musique est la non linéarité des morceaux. Les changements de rythme et de thème sont fréquents tout au long des titres, dont la durée dépassent très souvent les 6 minutes. Un morceau peut démarrer sur de gros riffs bien lourds, puis au détour d'un changement de rythme, s'orienter vers quelque chose de plus mélodique et léger, à la Joe Satriani, avant que l'arrivée de synthés et d'un rythme éléctro ne viennent faire basculer le morceau dans un style indus.
A la première écoute, ces changements permettant de style et de rythme sont troublants et peuvent vous laissez dubitatif. Une seconde écoute, voir une troisième seront peut-être nécessaires pour appréhender et apprécier cet album. Mais si vous accrochez, "Earmined" sera sans doute la petite pépite que vous ré-écouterez avec enthousiasme durant de nombreuses années.