Dag Savage (Exile & Johaz) – ‘E&J’
Depuis le début des années 2000 je fais partie de ceux qui ont pris la bonne habitude de suivre la moindre sortie estampillé Exile, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est rarement déçu. Que ce soit avec un certain Aloe Blacc (pour leur duo Emanon), avec Blu (voir l’album ‘Below The Heavens’) ou Fashawn (‘Boy Meets World’), le DJ/beatmaker Californien s’est construit une réputation qui n’est plus à faire, et est aussi devenu un vrai showman en live toujours accompagné par sa fidèle MPC 2000XL. Aujourd’hui c’est au coté de Johaz qu’on le retrouve sur cet album tout simplement intitulé ‘E&J’ signé Dag Savage.
Si au premier abord Johaz peut sembler un peu moins attractif au mic que Blu et Fashawn par exemple, c’est vraiment juste au premier abord, car au fur et à mesure de l’écoute de cet album le MC nous étale toutes ses qualités. Après 3 projets avec son groupe Deep Rooted, c’est sa première grande aventure "solo" et elle prend une toute autre ampleur quand pour l’accompagner il a à ses côtés un beatmaker du calibre d’Exile. Rapidement à travers leurs premières collaborations, on a pu se rendre compte que les 2 artistes n’avaient aucun mal à se trouver musicalement à l’image de leur première sortie officielle ‘The Dag Savage EP’ (janvier 2013) dont on retrouve au final 3 de ses morceaux sur ce LP.
Ce qui ressort au bout de quelques écoutes de ce projet, c’est une alternance entre titres solo et collaborations, en effet cet album ‘E&J’ est aussi l’occasion pour Exile et Johaz de réunir une bande de collaborateurs de longue date qu’on retrouve ensemble avec plaisir. Il y a notamment 4 morceaux pour moi qui sont un pur régale, ça va du psychotique ‘Bad Trip’ (avec ADaD, Gonjasufi et Sahtyre) en passant par ces 2 pépites ‘D.R.U.G.S.’ (avec Co$$ et Choosey) et ‘Cali Dreamin’ (avec Fashawn, Co$$ et Tiombe Lockhart) sans oublier ce sublime ‘F.U.P.M.’ en compagnie de MED et Ras Kass. A noter aussi les très bons titres ‘Van Gogh’ avec Choosey et ‘Don’t Stop’ avec Blu, ce dernier morceau n’étant pas produit par Exile mais par Alphabet 4.
Le MC de San Diego s’en sort aussi très bien en solo, comme en atteste ce ‘For Oldtimes Sake’ et notamment les 2 excellents morceaux ‘Twilight’ et ‘Milk Box (Remix)’ chacun dans un style différent, destructeur pour le premier et tout en subtilité pour le second. Exile vient accompagner Johaz au micro sur leur échange ‘LL Cool J’ et donne aussi un coup de main sur quelques refrains (‘The Beginning’ et ‘The Hurt’), une preuve de plus de leur jolie entente sur cet album. Encore une fois Exile réalise une performance derrière les manettes de haut vol dans la lignée des LPs ‘Below The Heavens’ avec Blu et ‘Boy Meets World’ avec Fashawn.
Ce qui au final me faisait un peu peur, beaucoup de monde sur la tracklist, est au final l’un des points forts de cet album puisque les morceaux qui en résultent sont quasiment tous des moments marquants de cet opus. En négatif, je retiendrais juste peut être une fin d’album qui manque cruellement de punch même si c’est certainement voulu par les 2 artistes. ‘E&J’ est un projet plus que solide, en pouvait-il en être autrement avec Exile dans les parages?