31 Mai 2013. Nîmes organise le festival This is not a love song, orienté indé avec une chouette petite prog et qui se paye le luxe de proposer des concerts gratuits l'après midi. Etonamment ils attirent très peu de monde alors qu'on y retrouve notamment le groupe psyché qui monte Temples ou encore Rich Aucoin dont il est question aujourd'hui.
Il fait 30 degrés à l'ombre, j'ai un chapeau de loup sur la tête, un grand dadet en débardeur commence à bidouiller ses instruments électroniques en compagnie d'un batteur. Scénographie un peu morne, à peine une trentaine de personnes dans ce public en plein air, quelques cafouillages, une intro sur un remix de la SNCF qui laisse tout le monde dubitatif et pourtant, ce concert reste à l'heure actuelle le meilleur de ma vie.
Un condensé en 45 minutes de confettis, de danse, de chant et surtout de partage. Allez voir sur Youtube (l'un de ses derniers clips Are you experencing est d'ailleurs un best of de certains concerts) c'est coloré, vivant et tout l’intérêt d'un concert prend son sens tant l'artiste tient à faire participer le plus possible son public, en se mêlant à lui en permanence, en le faisant chanter, danser, crier, bouger dans tout les sens.
Et cette énergie folle est en partie du aux chansons du nouvel album, taillé plus pour la scène que notre bon vieil Itunes.
Il faut juste avant de parler d'Ephemeral mettre un coup de pied aux fesses de tout ceux n'ayant pas écouter We're All Dying to Live pour qu'ils l'écoutent d'urgence ! 22 titres qui forment une épopée à travers deux époques, la notre et celle douce et mielleuse des années 80. Un album concept bourré de références à une culture pop nostalgique mais pas attristée.
Et 3 ans plus tard voilà qu'arrive Ephemeral qui à travers les premiers single et ce qu'on peut en voir en live s'annonce comme beaucoup plus nerveux et c'est peut être là la principale critique qu'il faudrait alors émettre. Bien loin des compositions soft et très fouillées parfois du premier opus, Rich Aucoin se laisse aller à trop de fureur dans les instrumentales pour ne jamais laisser le BPM se reposer au cours des 10 chansons (ce qui en fait d'ailleurs un très maigre disque d'une demi heure). Comme dit plus haut, la raison c'est que les tracks sont avant tout pensées pour la scène et de ce côté là ça fonctionne très bien. Seulement avec autant d’énergie, la version studio monte les limites vocales du garçon et peut être aussi celle de son talent de compositeur.
Un manque de nuance qui laisse pourtant s’échapper de très bons tubes comme Yellin in the sleep ou Want to believe même si pour avoir assister à un concert je ne peux m'empêcher de garder en tête les versions scéniques bien mieux taillées et adaptées à l'occasion (par exemple Four More Years restera toujours Quatre ans de plus, une version française bien plus efficace).
C'est un peu fouillis parfois, un peu radin et surtout un peu trop comparé à l'album précédent. Il ne faut pas bouder son plaisir face à ce jeune talent mais après un album concept si bien fignolé, on tirerait presque un peu la gueule en écoutant Ephemeral. En tout cas, Rich se fait plaisir et ça se ressent, à défaut de vous ruer sur l'album, guettez les passages en France de monsieur Aucoin et foncez-y.
Mea Culpa du 10/02/2015 : Rich Aucoin vient de publier cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=G2_xYBeM0L8#t=1332
Un album pensé pour le petit Prince, tout simplement. Clair, limpide, efficace. Ça mérite un point de plus.