Facile

Les Ecossais rois des hits ("Chelsea Dagger" et "Whistle For The Choir") reviennent pour un quatrième album, le deuxième depuis leur séparation en 2009. Produit par Tony Offer, qui a déjà travaillé sur leur premier disque ("Costello Music"), "Eyes Wide, Tongue Tied" se devait de démontrer que The Fratellis ne sont pas seulement des faiseurs de tube. Pari réussi ?

A la première écoute, on est facilement amenés à taper du pied sur des mélodies pop entêtantes et entrainantes ("Baby Don't You Lie To Me!"). On se surprend à onduler sur la plus rock "Me And The Devil" et sur la plus country spirit, "Impostors (Little By Little)". On se laisse aussi aller à la nostalgie avec la ballade "Desperate Guy", morceau parfait pour les longs trajets de retour de vacances, les yeux parcourant le paysage, l’esprit perdu dans les souvenirs. Mais on retiendra surtout "Dogtown", chanson Stevie Wonder-ienne qui se démarque véritablement d’un ensemble tout de même assez cohérent.

Jon (chant/guitare) décrit l’album comme le plus facile qu’ils n’aient jamais fait. Et pour cause, quatre semaines d’enregistrement seulement et des mélodies déjà entendues, comme si, pour The Fratellis, faire un disque n’était qu’un simple job d’été qui ne nécessiterait aucun investissement. Rien de nouveau, rien d’innovant. Les morceaux de "Eyes Wide, Tongue Tide" sont faciles, l’aspect over-joyeux paraît même parfois forcé. Pas de prises de risque chez The Fratellis qui réchauffent encore une fois leurs influences. Incomparables aux Arctic Monkeys ou à Kasabian sur le sol britannique, on leur reconnaît cependant de rester fidèles à eux mêmes, pour le meilleur comme pour le pire.

L’album est donc sympathique. Mais ça s’arrête là. Disons qu’au retour des vacances on l’écoutera avec un certain plaisir, comme pour prolonger nos moments de farniente. Cependant on l’oubliera vite, pas sûr qu’on s’en souvienne assez pour aller les voir au le 27 octobre au Trabendo. Allez, la prochaine fois sera (peut-être) la bonne !

Chronique RuL