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L'histoire du couillon qui n'avait pas un euro ~ [Live Report du 1er juin 2015 à l'Antre 2, Lille]

C'est l'histoire d'un couillon qui n'avait pas un euro.


J'attendais patiemment, en cette première soirée de juin, que sonne l'heure où je pourrais débarquer comme une fleur à l'Antre 2 pour profiter du concert de Camilla Sparksss, projet solo de la nana de Peter Kernel. Il parait bien loin le temps où je me pointais naïvement une demi-heure en avance aux concerts pour ne pas en rater une miette. Ici, je me contente d'estimer grosso merdo le temps nécessaire pour rater la première partie avant d'enfourcher mon vélib et filer comme le vent. Il faut savoir que l'Antre 2 a ceci de particulier qu'il propose un tarif imbattable de UN euro pour les étudiants. De là ajoutez à l'équation ; d'une part que j'ai le crâne plus rempli d'air que le ballon de football de Ribéry et les poches plus vides que son crâne, d'autre part que la vie est une pute revancharde, et vous vous obtiendrez un imbécile (mal)heureux qui se retrouve à tourner en rond sur 500 mètres avant de se rendre compte qu'il y avait un distributeur de sous à 50 mètres à peine de la salle. Dans l'intervalle pour ne rien gâcher, j'aurai bien sûr raté le début du concert.


Comme je suis minutieux dans ma connerie, j'ai la bonne idée de débarquer juste entre deux morceaux ; l'atterrissage n'est pas trop rude. Alors Camilla Sparksss, bien ou bien ? Autant je commence à bien connaître Peter Kernel, aussi bien sur disque qu'en live, autant je ne suis pas du tout familier avec le projet solo de la dame, qu'on me décrit comme de l'électro-pop. Constatons déjà, à défaut d'une filiation sonore, une constance certaine dans la démarche.
-Le nom déjà. Au même titre qu'on ne retrouvera aucun Peter (encore moins un Kernel) dans le duo ; pas l'ombre d'une Camilla Etincccelle dans le groupe de Barbara Lehnhoff.
-L'approche de la compo ensuite. Encore cette impression tenace (et assez jouissive) que Barbara s'accroche à la moindre mélodie ou au moindre gimmick qui lui passe par la tête et travaille ce petit rien pour en faire un monstre de répétition démente.
-Et last but not least : le sens du show. Si le studio est l'occasion de se familiariser avec la musique leitmotivante des deux énergumènes, c'est en live qu'elle livre son plus grand potentiel, à travers la participation du public qui peut facilement reprendre les ritournelles en choeur, et le jeu de scène super communicatif du groupe. Et ben Camilla Sparksss c'est tout pareil. Quand j'arrive dans la salle, Barbara est déjà en train de se marrer avec le public. Elle est là, plantée devant le seul instrument de la scène – un synthé – avec à côté d'elle une danseuse amateur recrutée pour se trémousser devant nous (ben quoi, vous pensiez peut-être que Nirvana détenait le monopole de l'idée du couillon dansant?). Ça n'a l'air de rien comme ça, mais ça fait une grande différence, tout particulièrement pour un concert électro. On connait le cliché du mec planqué derrière sa console, trop occuper à appuyer sur ses boutons pour interagir avec son public. Dieu merci, Barbara a pigé le truc et profite du vide de la scène pour le tourner à son avantage et en faire son terrain de jeu. Pendant que l'afro-danseuse agite son épaisse chevelure et se chaloupe de droite à gauche et de haut en bas, la chanteuse profite de la grosse part de ses compos basée sur les samples en pilote automatique pour être au four et au moulin et s'amuser avec nous. Du reste, c'est à se demander si mamzelle Lehnhoff n'est pas titulaire du BAFA tant elle apparaît douée pour nous divertir de diverses manières. Au menu ; jeux de questions-réponses pendant qu'elle boit sa bière, concours de hurlements (ma gorge s'en remet difficilement), et quand elle ne s'amuse pas à se balader dans le public en tentant sciemment de nous enrouler dans le fil de son micro, elle finit par nous faire tous venir sur scène pour qu'on danse à ses côtés.


Super surprise en somme ! L'impression d'une rencontre chaleureuse et de quelques moments jouissifs avec des sonorités pourtant peu dans mes goûts (par moment, les samples flirtaient carrément avec la dubstep). Et le son n'était même pas trop fort. Juste ce qu'il faut pour s'assommer la conscience sans risquer l'acouphène. Quand je vous dis qu'elle est trop cool cette nana... Le seul problème, c'est qu'après ça j'ai peur de trouver le disque fade en comparaison. Le temps d'aller discuter avec Barbara après le concert pour lui acheter un t-shirt avec mon pognon durement acquis et lui promettre une interview lors de leur passage à la Ferme Électrique en juillet, et je repars peinard, moins riche de plus qu'un euro, mais le cœur bien rempli à la place. Eh ouais c'est niais, foutez-vous de moi bande de connards, m'en fous j'ai mon t-shirt.


Chronique provenant de XSilence

TWazoo
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le 3 juin 2015

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T. Wazoo

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