Geocidal
7.9
Geocidal

Album de tētēma (2014)

Les habitués de Patton ne seront pas choqués par ce Tétéma, bien au contraire. Les autres risquent un peu la crise cardiaque tant ce projet baigne dans une atmosphère psychologiquement agressive et tendue. C’est un mélange d’Electro et de musique tribale avec un Patton au sommet de son art. Cet album défend le nomadisme de l’Homme et la fin des frontières. Pour cela Patteras parcourt la moitié du globe (dont un passage dans un couvent du Sud de la France) pour enregistrer des sons, puis rejoint Patton à « Frisco » pour les voix et Will Guthrie (Australien aussi) aux percussions. Le résultat est un mix des projets bruitistes de Patton, Anonymous de Tomhawk, Fantômas et le savoir faire d’un compositeur plus accessible que John Zorn. Malgré tout, Patton n’utilise pas d’onomatopée ; il hurle, chante ou récite des incantations (les 30 dernières secondes de Tenz). On se trouve face à une musique viscérale parfois sauvage (Irundi), bruitiste indutriel (Pure War) à tendance tribal (Tenz), le tout dans différents styles : Electro, Métal, Ambient, World Music, Noise Rock… Les percussions tiennent une place importante, la voix de Patton est omniprésente, sombre et inquiétante. Les morceaux sont parcourus de bruitages divers : insectes volants, ruissellement, bruits de rue… Et de nombreux instruments : le piano (effrayant sur la piste ténébreuse Ten years Tricked), le saxophone, le didgeridoo, la flûte, la batterie… Patton, lui, s’en donne à cœur joie. Tétéma résume presque tout son registre : hurleur, chanteur, crooneur, rappeur, choriste, conteur… Il faudra d’ailleurs bien respirer le temps de Irundi, car la tension psychologique est toujours à son comble grâce à la voix sombre et d’un piano sorti d’un Resident Evil. Reste un album situé entre nos origines, la musiques de nos ancêtres et le futur… A nouveau, ce n’est pas le CD que l’on écoutera « chez mamie » le dimanche (il va falloir prendre Mondo Cane…) mais l’album propose une expérience d’écoute assez surprenante, notamment grâce à cette production très claire et puissante. Tétéma se consomme la nuit (ou assis en tailleur face au coucher de Soleil), l’esprit ouvert face à la richesse culturelle.

Ratherbealive
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le 31 juil. 2017

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CyrilGlaume
5

https://www.coreandco.fr/chroniques/ttma-geocidal-4832.html

Pour apprécier Geocidal, il faut être ceinture noire en Pattonophilie et s’écouter Disco Volante et Delìrium Còrdia tous les matins au petit déjeuner. Parce que ces expérimentations noisy, tribales...

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