Crosby et Nash ont aussi fait des disques à deux sur lesquels il est bon de se pencher si on aime déjà leurs travaux au sein de Crosby, Stills & Nash ainsi que Crosby, Stills, Nash & Young (sans oublier les carrières solos).
C'est la période où Crosby est encore très créatif et à son meilleur (Dans les 80's, on ne pourra pas en dire forcément autant). Quand à Nash, trop souvent relégué à tort au rayons des pop-songs sucrées, le bonhomme va très vite étonner par sa capacité à surprendre et son sens aigü de la mélodie. C'est un premier album solo l'année d'avant (Songs for beginners) qui assoit très vite sa maturité (dois t-on pour autant remercier Joni Mitchell avec qui il venait de rompre ? Je ne le souhaite pas non). C'est aussi du coup ce premier disque en duo avec Crosby avec lequel il fait jeu égal et leurs harmonies vocales sont aussi riches que celles avec Stills ou avec Stills + Young. En somme ce n'est pas comme le pauvre Ringo Starr dans les Beatles dont les mauvaises langues faisaient les pires plaisanteries, non, Nash n'est certainement pas la 4ème roue du carrosse, pas plus qu'il ne serait une pièce rapportée en trophée (c'est le seul britannique dans CSN). Et ce disque de le prouver à nouveau.
Leur première collaboration enregistrée très vite dans la foulée d'une tournée live et quasiment à l'improviste (il fallait un disque pour valider la tournée qu'ils voulaient faire et le pire c'est que ça tient. C'est rageant d'avoir tout ce talent en or et de le foutre en l'air à cause de plein de conneries d'égos et de drogue dans les 80's) réserve des ballades sensibles et douces et là encore de belles choses. Il y eut même un hit, Immigration man qu'on doit à Nash. Pour autant, c'est Crosby qu'on sent encore supérieur à son ami, emballant les chansons toutes en retenues mais qui dégagent une indéniable classe (Page 43 ou bien Whole cloth).
Un bon départ au final pour un bel album.