Je connais Trepalium pour une seule chose : leur album XIII sorti en 2009 fut acclamé par les critiques. J'ai pu écouté la bête, le travail et le talent est là mais c'est ultra compact et on se lasse assez rapidement. Pourquoi écouter leur nouvelle mouture alors ? Ben déjà, c'est du Metal Français et on fait un effort. Ensuite parce que le groupe joue pourtant un Metal que je me dois d'apprécier, un Death Metal à multi-facettes extrêmement groovy. Et j'avoue que ce H.N.P est bien mieux passé que son prédécesseur !
Déjà, je vais oser une ressemblance qui peut faire douter de ma crédibilité. Quand on parle de French Metal, on pense tout de suite à Gojira. Eh ben oui, je trouve qu'une caractéristique des Landais se retrouve chez les Poitevins : c'est le côté redondant//hypnotisant que l'on retrouve dans les riffs. En effet, le groupe aime nous asséner pendant plusieurs minutes le même riff avec quelques variations, tout comme Gojira (exemple parfait : The Art Of Dying et son final) ce qui donne justement ce côté lancinant et hypnotisant bien que la musique soit violente. La fin de The Worst Friend permet de clairement démontrer mon point de vue.
D'ailleurs ces riffs, pouahhh ! Le groove qui s'en dégage ferait danser un mort ! Le début de I Was ou Insane Architect sont extraordinaire tout en parties syncopées et gros accords. C'est le gros point fort de l'album, ils arrivent à alterner parties groovy et gros matraquages en règle avec une très bonne maîtrise (Insane Architect).
On dénote aussi quelques autres particularités, comme le début limite Tech Death de Prescription of Crisis, la malsaine Slave The World ou l'ovni Raining Past, bien plus mélodique que les autres pistes.
Le growl de Kéké colle assez bien à l'ensemble, du fait de son débit assez lent et audible mais bien puissant. Un petit poil plus de crasse m'aurait pas dérangé, moi qui d'habitude est un peu mal avec ce genre de son.
Par contre, le mix semble mettre bien trop en retrait la batterie, privilégiant les guitares et la voix. C'est bien dommage car le jeu de Sylvain Bouvier est affolant de groove et de précision.
Ensuite je tiens à parler de la cover de l'un des morceaux les plus groovy de la planète : I'm Broken de Pantera. L'exercice des covers n'est pas facile mais les gars de Trepalium ont relevé le défi avec brio. C'est une excellente cover, bien brutale qui rend un brillant hommage à Anselmo et tout sa bande.
Pour conclure, je viens de voir que Trepalium est le nom d'une machine de torture utilisé le Moyen-Âge, ce qui explique bien ce que je ressent en écoutant cet album : c'est malsain, c'est brutal et ça te découpe, le tout avec un groove de ouf !