Deux ans plus tard, "Hallowed Ground" poursuit le travail de sape du premier album des Violent Femmes. Le but est de mettre à nu, tout au fond de la conscience religieuse (bigote) de l’Amérique profonde, les racines du mal : frustration sexuelle, imbécilité crasse, dégénérescence atavique. Mais ce que l’on perçoit plus nettement, c’est que Gordon Gano n’est pas un révolté, juste un jeune homme profondément déchiré entre l’amour de Dieu (et du gospel) que sa famille lui a patiemment inculqué tout au long de son enfance, et l’insoutenable besoin de s’échapper de ce carcan. Pour le moment encore, cette tension engendre de superbes monstres. Bientôt, les Violent Femmes choisiront d’en rire, et ne seront plus aussi indispensables.