Si Lewis Carroll avait su jouer du violon...
Merde, c'est... bizarre. Et moi en général, j'aime pas trop ce qui est "bizarre". Non pas parce que le son généré n'est pas intéressant, non, certainement pas, mais surtout parce que la plupart du temps cette dénomination sert de comprimé aphrodisiaque à l'élite pour sa branlette intellectuelle hebdomadaire. Et souvent, ce bizarre, c'est du déjà vu ou entendu mais d'ailleurs...
Ah ben tiens, à la première écoute de la première chanson de l'album, j'ai ressenti un profond dégoût : l'une des pistes les plus étranges sert d'introduction à son disque, c'est assez déroutant. "Midnight Directives", je l'ai détesté. Puis, par curiosité, je l'ai réécouté. Une claque. J'ignore où il a pu trouver ça, c'est en même temps très original et extrêmement mélodique, tant et si bien que l'air, bien qu'étonnant, rentre rapidement dans la tête. Les images que prodiguent ses chansons, à la limite du kitsch parfois, sont froides, parfois fades, mais toujours très riches et narratives ! En plus de ça, Owen Pallett se paye le luxe de varier ses mélodies de manière exemplaire, muni de son violon complice et de quelques instruments grinçants. "E is for Estranged" est extrêmement émouvante, "Red Sun No°5" menaçante, "Lewis Takes Action" entraînante (surtout vers la fin)... et même les paroles dont je ne comprends absolument rien semblent forniquer entre elles pour donner de belles portées de sonorités jouant ensembles !
Eh, Ô bonheur ! Il y a deux autres albums ainsi, composés sous son ancien pseudonyme, Final Fantasy, qu'il a du abandonner pour des raisons que vous devinerez sans peine.