Et encore un ! Encore un autre, un album très bon de plus à ajouter à la liste . Bon alors certes, si on compare aux précédents Gaia(I, II, et III), il faut bien avouer qu'on baisse en qualité. Enfin un petit peu. Mais au vu du nombre conséquent d'albums, et surtout de leurs niveau, on pourras aisément pardonner cette petite baisse de régime qu'on connais depuis Gaia:Epilogo.. Car même si les Magiciens Oziens ont sortis plus d'albums que des géants tels que les Rollings Stones ou ACDC dans une période de temps pourtant plus courte, et bien contrairement à ces derniers, ils sont tous (à une ou deux exceptions près) de très bonne qualité.
Contrairement aux grands groupes aussi, Mago de Oz n'a encore jamais changé de chanteur. Jusqu'ici.
Javier Domínguez surnommé "Zeta" remplace ici le légendaire José Andrea qui s'égosillait la voix depuis la fin des années 90. Donc ouais, ce dernier avait droit à une bonne retraite bien méritée. S'il y as bien un truc que je redoute quand il y as des changements de membres dans un groupe (et surtout pour le chant) c'est que cela le dénature, que ça change l'ambiance, l’identité... comme pour Angra, par exemple, difficile de s'habituer à l'arrivé de Edu après le départ d'André Matos, et à peine habitué à sa voix... que celle de Fabio Leonne de Rhapsody viens la remplacer... déroutant, et c'est malheureusement le cas de beaucoup de groupes.
Heureusement certains ont su trouver un remplaçant avec des cordes vocales faites dans le même moule que le précédent, comme pour Kamelot, Masterplan, ... et pour Mago de Oz, c'est encore mieux, ont as le droit à un clone vocal ! Donc pas de changement déroutant donc, Zeta à une voix elle aussi aiguë, pincée, assaillante,... un poil plus grave que celle de José, mais trois fois rien, je vous assure ! Si vous êtes déjà en train d'écouter cet album, il y as de grandes chances d'ailleurs que vous ne vous étiez même pas aperçu que le chanteur avait changé. Et c'est tant mieux, car comme cela le groupe garde sa ligne directrice, son style, son âme.
On as donc le droit à un chanteur qui comme avant, se lâche à fond et pousse à l’extrême les chants hispaniques dans ses sonorités les plus ardues, des R roulés, des O à rallonges, et des J imprononçables, avec des accents et des trémas partout... mais si vous êtes un habitué de ce groupe, vous ne serez pas dérangé par cela, et tant mieux car une fois n'est pas coutume, le chant est là le seul "défaut".
Toujours des morceaux bien metal, et bien folklorique, entendez par là de la flûte traversière et du violoncelle partout. Dans les plus orientés metal, il y a : "No pares, Sigue la luz, Satanael " et pour les clairement Power-metal(rien à voir avec du speed-heavy metal, je rappelle) c'est les titres (El libro, Xanandra, El Mercado De Las Brujas, ... ) des parties uniquement musicales, comme "Celtian" ou l'interlude Ecossaise "A marcha das neigas", une seule balade"Quiero Morirme En Ti", et encore, on en a connu des plus tristes. Quelques "tubes" aussi, mais pour une fois, on reste dans le tube presque metal folklorique est pas trop dans le rock bien commercial, ce qui change un peu. A vous de juger sur (H2OZ, Sácale Brillo A Una Pena, Sigue La Luz) mais perso, que le groupe se rapproche plus du metal pour s'éloigner du rock folklorique ne me dérange pas. La chanteuse Patricia Tapia une fois de plus intervient dans cet album, sur " Brujas" mais malheureusement, on ne l'entend quasi nulle part ailleurs en chant principal, dommage, car sa voix, même si moyenne, ajouterais un peu plus de variété au chant masculin, surtout qu'elle est membre à part entière du groupe depuis Gaia III, et pas une simple guest... bref.
Certaines chansons comportent des sonorités rappelant d'autres albums du groupe, le début de "Brujas" n'est pas sans rappeler "Incubus succubus" de Gaia II, "Satanael" ressemble dans la première moitié à "Astaroth", les -wooh-ooos-" de "Sigue la luz" sont comme ceux de "la santa compana" de Finnistera, et le début du solo de guitare de "El Mercado De Las Brujas" est le même que le second solo deux albums plus tôt du titre "Atlantia". Alors, manque d'inspiration, ou simple hommage ?
Ce qui est sûr, c'est que le côté metal-symphonique à quasi disparu, ce qui est un peu dommage, ici Mago de Oz en reste plus à du Folk, avec quelques rares divergences prog, electro ou jazz, peut-être pour satisfaire aux préférences de la majorité des fans aux goûts un peu plus restreints. Regrettable, déjà parce que ceci n'aide pas trop au renouvellement et à l'originalité, mais qu'en plus aucun groupe ne devrait faire ce que les fans veulent, mais plutôt ce que les membres du groupe veulent, eux. Cela ne doit déjà pas être facile de mettre d'accord neufs personnes au sein de cette équipe, alors s'il faut en plus satisfaire tous les fans... mieux vaut avoir en stock de la potion magique, mais vu le succé qu'a le groupe dans son pays natal, ainsi qu'en Amérique du sud et centrale, peut-être que Mago de Oz détient en effet ce pouvoir magique... après-tout, le titre de l'album veut dire : Sorts, potions et sorcellerie !