Underneath
8.2
Underneath

Album de Wildpath (2011)

Prenez une grosse boite, ouvrez-là, fourrez-y dedans tout ce qui va vous tomber sous la main dans vos connaissances musicales, du synthétiseur old-school et récent, des cuivres, des violons et autres instruments à cordes, un xylophone, une harpe, une chorale toute entière, du power métal, etc... puis fermez la boite, secouez-là comme un épileptique en pleine crise, et sautez dessus pour bien écraser/compacter le tout, et regardez ce qui va en sortir... cet album ! Oui oui !

« Underneath » de Wildpath c'est cela, un véritable tas de pâte à modeler énorme et dense, dans lequel on as mélangé tout l'éventail possible des couleurs différentes de cette pâte. Mais contrairement à ce qu'on pourrait craindre, mélanger toutes ces couleurs ne fait pas là quelque chose de noir et de fade sans saveur, non, là, comme dans un vrai mélange de pâte à modeler, chaque couleur se voie, s'affirme et essaie sois de passer au premier plan par rapport à sa voisine, soit de se faire discrète pour mieux faire ressortir une autre couleur. Le tout dans une harmonie complexe mais équilibrée, un éventail arc-en-ciel qui vient nous souffler aux tympans une myriade de saveurs toutes différentes mais complémentaires les unes aux autres.Sur les bases d'un power-métal au rythme changeant fréquemment, s'étale la musique symphonique de cet album, difficile d'en faire une description fidèle tellement l'éventail de sonorités et étendu. Rare sont les morceaux possédant une structure similaire à un autre, les rythmes changent facilement passant du power ultra speed à un remuement pop-rock sympathique à en taper des mains debout sur la table.

De la diversité, partout, « Timeworn » qui nous embarque dans sa montagne russe de fête foraine, « Anchored » qui vogue sur l'océan avec un bateau pirate, la balade « Dreaming doll » féerique digne d'une B.O d'un Disney, « Reviver » quant à lui adopte un côté plutôt Jazzy, « The craft » et son pop entraînant dont la première minute est très classe comme sonnerie de portable, « X » et « buried moon » pour leurs côtés électro voir même death metal par instants, et hop tiens, un petit tour dans un cirque en passant dans « Crystallized », ou l'on jongle avec une séduisante acrobate-trapéziste et un dresseur de tigre qui fait le clown avec sa guitare, une explosion de paillettes plus tard et nous avons droit à des sonorités tribale dans le titre éponyme, ou bien à une chanson aux choeurs épiques digne d'un film de guerre héroique-fantasy dans le bonus track « The elf, the man and the muse.» . Toutes ces différences, toutes ces influences, mais pourtant l'on reste tout de même dans un style bien distinct propre au groupe, qui arrive à lier tout ce bazar ensemble avec brio pour nous embarquer dans son histoire aux multiple facettes.

Les fans de la musique de Tuomas de Nightwish période Imaginaerum seront ravis, car l'on peut aisément penser à ses orchestrations, tellement elles sont présentes et travaillées, sans pour autant s'en approcher de trop.La partie métal n'est certainement pas en reste pour autant, d'ailleurs malgré le côté doux et chaleureux que la chanteuse fait transparaître avec aisance, les rares passages plus posés et la balade, cet album reste l'un des plus speed que je connaisse au niveau de la proportion, et également très lourd. Pourtant on ne s'en rend pas spécialement compte au début quand on ne l'analyse pas précisément, tellement l'orchestration et le chant nous transporte.Il y a quand même un peu de négatif, qui réside du côté du chant, pas toujours très juste, un peu tremblotant et qui manque parfois de puissance.
Il n'y a qu'à entendre le premier refrain de l'album, sur « Unearthed « pour se rendre compte que l'intonation ne va pas du tout avec la musique. La fin de « The elf, the man and the muse » n'est pas assée poussée dans son délire, du coup l'on as l'impression que la chanteuse est arrivée à bout de souffle, concluant l'album sur une fausse note... Sur « the craft » le chant y est même gavant tellement les refrains sont similaires aux couplets. Et çà et là, les choeurs lorsqu'ils sont trop utilisés seuls, en font plus des longueurs ennuyantes qu'autre chose.Mais heureusement on s'habitue vite à ces quelques imperfections, la chanteuse se rattrape largement tout le reste de l'album, par ses mélodies magnifiques et son timbre de voix envoûtant et O combien mignon, on se prend vite l'envie de la prendre sous le bras, de la serrer très fort et lui faire un gros bisou sur le sommet de la tête.Les quelques interventions criardes et chantées de ces messieurs ne se pas déplaisantes non plus, et ajoutent encore un peu plus de diversité.

Comme tout chef-d’œuvre qui se respecte, difficile d'apprécier toute cette pâte magique dès la première écoute, il faut y aller petit à petit, je vous suggère, si vous n'avez pas l'habitude de ce genre de musique, d'écouter les morceaux quatre par quatre et de passer aux suivants une fois que vous avez bien assimilé et savouré les quatre premiers, car en écoutant tout d'un coup, on peut se perdre facilement.
Mieux vaut prendre le temps de bien malaxer, tâtonner, écouter et caresser du doigt cette œuvre riche et onctueuse à souhait, car elle en vaut largement le coup !
Gwarius68
9
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le 30 déc. 2013

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Gwarius68

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