Homosapien
6.4
Homosapien

Album de PVT (2013)

On a aimé à la folie Pivot avec Make Me Love You et O Soundtrack My Heart, leurs deux premiers albums différents mais qui se retrouvaient dans la volonté de faire taire les voix aux profits des instruments. A l’image des pochettes chaque disque dévoilait une facette des Australiens, lumineuse et contemplative d’un côté, nocturne et fracassante de l’autre. Dès leurs débuts, le groupe avait montré la volonté d’évoluer, de progresser, de toujours rester en mouvement. Il y a trois ans le groupe qui est devenu PVT sortait Church With No Magic où Richard Pike s’improvisait (avec les honneurs) chanteur. Malheureusement, cet album voyait aussi le groupe évoluer dans un format plus pop où ils semblaient moins à l’aise quand il était question de privilégier les mélodies efficaces à l’encontre de l’ambiance globale du disque.

Trois ans après, Homosapien voit le jour sous un nouveau label. Bye bye Warp et bonjour les jeunots de Felte Sounds qui ont les honneurs de recevoir un invité de marque dans leurs rangs. Comparé aux changements opérés entre chaque disque, ce dernier n’est pas vraiment une révolution et continue dans la même voie tracée par son prédécesseur si ce n’est qu’elle creuse encore un peu plus l’aspect pop. La voix de Richard Pike est de plus en plus claire et les expérimentations sont moins présentes. Ce qui aurait pu être un désastre total puisqu’ils accentuent ce qu’on n’a pas aimé sur Church With No Magic se révèle finalement un disque honnête.

Ça partait pourtant mal avec la triplette Evolution, Electric et Cold Romance, une trilogie sombre mais un poil daté qui ne donnait pas envie de les prendre au sérieux. Les mélodies quand à elles, ne sont franchement pas convaincantes à l’instar du synthé de Cold Romance qui répète sans cesse le même air relou. C’est véritablement avec Love & Defeat (5ème titre tout de même, on n’est pas loin de la moitié) que PVT prend son envol. Cette basse profonde rappelle l’ambiance nocturne du film Drive tandis que la guitare plaintive qui vient se rajouter est du plus bel effet. Malgré quelques baisses de régimes (Vertigoà ZzzZzz) PVT conclut son disque avec ses deux chansons les plus convaincantes qui sont le langoureux New Morning et le punchy Casual Success, histoire de finir en beauté.

Cependant, une fois l’écoute du disque terminé, on reste sur une note mitigée. Si Homosapien est plutôt agréable en fond sonore, il ne faut pas trop s’attarder dessus au risque de s’emmerder ferme par moments. Quelques coups d’éclats subsistent mais on n’est toujours pas convaincu par le format pop qu’ils ont adopté depuis 2 ans. Ce disque bien qu’un cran au dessus du précédent est encore loin des émotions intenses que provoquent en nous leurs débuts. La réponse pourrait être aussi plus simple mais aussi plus triste, on peut voir dans ce changement de style chez PVT une façon de mieux cacher un instant de grâce révolue depuis belle lurette. Mais on n’espère pas parce que ce serait vraiment trop triste hein.
Panda-Panda
5
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le 10 mai 2013

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