Un des nombreux problèmes des Infidèles est de nous le vendre comme une comédie car ce film à sketch est loin d'être drôle.
Passons sur le fait que, forcément, ce genre de films est casse gueule puisque tous les segments ne peuvent se valoir et que certains se tirent la couverture plus que d'autres pour se concentrer sur les différentes histoires contés.
Tout d'abord passons en vitesse sur « Lolita » et « La question », deux sketchs qui empruntent un ton dramatique et qui n'ont pas pour volonté de faire rire. Bien sûr, raconter un drame en 20 minutes en touchant et en impliquant le spectateur n'est pas une mince à faire et demande un minimum de talent ce qu'ils n'ont pas. Tandis que l'une filme avec ses pieds une histoire grotesque et sans finesse, l'autre nous emmerde au plus haut point avec ce quadra bourgeois qui se tape une étudiante qui a tout juste atteint sa majorité. Mine de rien, un tiers du film est à jeter aux oubliettes nous laissant complètement indifférent.
Heureusement les deux autres rattrapent le niveau. Tout d'abord la séance de thérapie qui met en scène des hommes trompant leurs femmes qui cherchent une solution grâce à Sandrine Kiberlain est plutôt drôle, on est ici dans le rire gras et on ne fait pas dans la finesse mais quelques rires viennent ponctuer le court le plus court, hélas.
En fin, il y a le séminaire, le plus réussi. Hazanavicius nous dépeint le portrait d'un non infidèle, un cadre looser qui dans le cadre d'un séminaire cherche à tirer son coup. Ce film ponctué de quelques passages rigolos (ce n'est pas hilarant non plus) tombe peu à peu dans le pathétique (au bon sens du terme), le réalisateur oscarisé trouve alors un étrange équilibre et rend ce connard (ce qu'il est à la base) attachant jusqu'à ce que la pitié envers ce personnage prenne finalement le dessus une fois le sketch terminé.
Enfin, il y a celui qui, scindé en deux, ouvre et boucle le film. La première partie est honnête. Là encore on ne rit pas aux éclats mais on est plus dans une phase d'introduction, on met en place le thème et on se laisse prendre au jeu. Puis il y a la seconde partie se passant à Vegas où la beauferie prend le dessus jusqu'à une séquence finale ridicule et abjecte. Sans rien dévoiler, la conclusion tombe comme un cheveu dans la soupe et réussit à provoquer le dégoût des spectateurs à l'esprit étriqué et les conforter dans leur mentalité en empilant des clichés. Lors de cette conclusion on pense notamment à Ferrell avec cette même volonté de faire rire en tombant dans le mauvais goût, problème, Dujardin et Lellouche oublie d'y inclure toute la finesse et l'intelligence qui font le charme de l'Américain.
Enfin pour terminer, parlons du principal problème du film : L'écriture. Il n'y a aucun sens du dialogue, il n'y a aucuns bons mots à quelques exceptions et c'est toujours traité en surface (en même temps que faire en 20 minutes?). C'est vain, surfait, bâclé. On aimerait mettre une note un peu plus haute mais le manque flagrant de travail à tous les niveaux montre à quel point ce film a été vite torché. A la sortie du cinéma, le temps passe et les défauts prennent peu à peu le dessus jusqu'à nous laisser dans la bouche un profond dégoût pour ce film ni immoral, ni irrévérencieux ou grinçant, juste stupide et insignifiant.