Gaoler's Daughter - How To Make Time
How To Make Time, un album à écouter sans limites.
On vous l'annonçait il y a peu, les Gaoler's Daughter, groupe londonien issue de la nouvelle vague déferlante sur les ondes anglaises débarquent avec son premier album How To Make Time. Sound Of Britain a pu l'écouter un mois avant sa sortie.
Inspiré par l'oeuvre de Sonic Youth, How To Make Time nous laisse chavirer vers l'univers teintée de belles guitares aux sons électriques et pop tout au long de l'écoute. Une continuité s'installe, les sonorités étant sensiblement les mêmes, pouvant alors marquer une lassitude. Mais nos londoniens n'ont pas dit leur dernier mot et la présence de longs ponts instrumentaux où guitare, batterie et basse offrent des envolés ravivent le tout. On se voit alors pris d'une furieuse envie de se laisser porter par ce que nous propose les Gaoler's Daughter, dandinant sur notre siège sans plus avoir à nous soucier du reste. Avec force et persuasion on constate même que l'album pourrait facilement s'écouter sur des routes désertiques ou campagnardes, la musique englobant la vitesse à laquelle défile les paysages mais aussi les titres car 35 minutes c'est relativement court.
On ne leur en voudra pas pour autant, de nombreux morceaux se dégageant de ce premier opus dont eux, comme leurs fans qui ont financé le projet peuvent être fiers. On retiendra How To Make Time, titre éponyme sur lequel l'instrumental prime, la voix ne parvenant jusqu'à nos oreilles qu'au bout d'une bonne minute. C'est d'ailleurs par ces douces sonorités entre mélancolie et gaieté que le charme opérera. A long de l'écoute, on aurait presque voulu que ce morceau qui est surement l'un des meilleurs de cet album reste instrumental, mais la voix de John Sterry ne nous laisse pas indifférente pour autant. Nous ne pouvions également occulté How Do You Know (ci-dessous), titre rock à souhait sortant du lot grâce à son riff électrique plus qu'appréciable. La voix du chanteur quant à elle, nous fera penser à un savant mélange de Julian Casablancas (The Strokes), Alex Turner (Arctic Monkeys) et Alex Trimble (Two Door Cinema Club). Single choisi pour porter l'album, Cordelia qui sortira le 12 août dans les bacs nous renvoie à l'été et diffuse une délicieuse odeur de vacances.
Mais on doit le dire, les Gaoler's Daughter oscillent entre les genres tout en excellent dans la matière. On retrouve alors un titre aux sonorités folk, Cuddling a Cigarette en clôture de l'album, nous montrant que le quatuor est capable de se détacher de la pop qu'il a largement mis en avant. Avec ses airs de balades acoustiques, le titre envoûte et donne l'impression de voir transparaître des influences musicales américaines. Et parfois la pop laisse place à de jolies balades comme 3 Days Rain où l'ampleur du titre ne s'effectue qu'après une bonne minute vingt, un riff se faisant découvrir suivit d'une batterie plus rythmé. Eternal Bliss va elle aussi en ce sens avec ses basses proéminentes et sa guitare en arrière plan.
En France nous avons les Naive New Beaters pour la chaloupe et les sonorités exotiques, et bien Gaoler's Daughter nous montre qu'ils sont tout à fait capable d'en faire de même avec When We Were Young. C'est en effet une ambiance caribéenne qui s'installe dans cette amorce de fin d'album et nous transporte vers un soleil brûlant des îles. Avec eux c'est certain, l'été n'est pas prêt de prendre fin même si la pluie cherche à se montrer. Ecoutez donc ce titre suivit de Bazic Zoom de nos petits frenchis et vous verrez que nous ne vous avons pas menti.
Véritable petite pépite pour la fin de l'été, How To Make Time vous transportera à la dérive de vos envies et vous noiera dans sa pop électrique jusqu'à faire perdurer leurs sonorités longtemps après la rentrée. Et si on ne parle pas beaucoup d'eux en France actuellement, on peut vous assurer que de l'autre côté de la Manche le groupe risque fort de marquer les esprits avec ce premier opus qui sortira le 26 août.