2016 n'est pas tout à fait le signe, pour l'instant, d'une révolution Rock pour tous les amateurs de ce style de musique qui survit bien plus dans sa musique que dans la bouche des gens (le rok é mor lol) car il faut le dire, si côté Rap, on est plus gâté avec un album inattendu de Kendrick Lamar qui satisfait toutes les attentes qui pèsent désormais sur ce jeune loup du Rapgame ou encore le grandiloquent Life Of Pablo de Kanye West qui, bien que très conceptuel, apporte un nouveau regard au Rap (sans oublier les nouvelles mixtape de Young Thug et la montée en puissance d'Anderson .Paak), le Rock, de son côté, peine à apporter une énergie salvatrice avec un groupe sortie de derrière les fagots et qui éclaterait l'année 2016 au point d'en faire SON année. Si DIIV a lancé l'année d'une très bonne manière, quoiqu'un peu redondante par moment, les grandes stars du Rock'n'roll peinent à se faire écouter, entendre et apprécier.
Mais voilà la chose la plus sympathique dans le rock : Il n'y a pas que des grandes stars dans le monde du Rock, fort heureusement, des cheveux sales et démêlés, guitare au poing, batterie qui claque portés par des jeunes qui en veulent, qui veulent suivre les traces de leurs héros se terrent dans des studios à la recherche d'un son mélangeant différentes sonorités (c'est la mode en ce moment) tout en gardant l'esprit révolte que représente ce style et c'est ici qu'intervient Sheer Mag.
Sheer Mag a balancé trois EPs en trois ans, de quoi leur permettre de susciter une curiosité chez les spécialistes mais au-delà de ce rythme de production certes lent mais toutefois original (les artistes étant de plus en plus mis sous pression pour sortir un album dès la réussite d'un EP) Sheer Mag, en étant peu productif a permis de s'offrir un son bien à lui, travaillé, fouillé et re-fouillé.
Sheer Mag respire l'esprit Punk à plein nez tout en gardant une classe qui ferait trembler The Kills ou encore PJ Harvey (lorsqu'elle produisait encore de bonnes choses), la voix garage de la chanteuse donne envie de ressortir son vieux blouson de cuir et d'enquiller quelques bières autour des textes joliment politiques et engagés de celle-ci. La guitare, quoique un peu trop omniprésente et légèrement sur-agrémenté de riffs et de solos qui donnent le tournis par moment et laisse l'auditeur dans le flou arrivent néanmoins à être accrocheur, propice à taper du pieds tout en déhanchant son derrière de la manière la plus funky qui soit car les riffs nombreux et efficaces insufflent une énergie positive aux morceaux.
Sheer Mag réussit donc avec ce troisième essai à nous déhancher dans la joie et la bonne humeur tout en serrant les dents et les poings, rage et frustration à fleur de peau.
A quand l'album ?