(I Can’t Get No) Stevie Jackson par MC_Sauteuse

Premier point non négligeable, derrière cette chevelure hirsute de petit garçon se cache un mec plutôt drôle, et auteur de quelques unes des chansons de Belle & Sebastian, telles que sur l'album The Boy With The Arab Strap ou encore To Be Myself Completely sortie sur The Life Pursuit, en 2006. Une date à laquelle Stevie Jackson a commencé à écrire les douze chansons, enregistrées entre Glasgow et Vancouver avec la participation amicale de certains membres du groupe (Chris Geedes, Richard Colburn et Sarah Martin entre autres). Derrière cette chevelure hirsute se cache le Stevie, petit garçon qui buvait un chocolat chaud après l'école, les albums des Beatles en arrière-plan, bande son originale de la vie de nombreux cœurs tendres.
L'album débute par un thème quasi-automnal joué au piano (et inspiré par Elton John), accompagné par une guitare essayant de chercher cette pureté mélancolique qui se dégage des mélodies de Pure of Heart et de ces notes de guitare sous-jacentes apparaissant ça et là comme des entités évanescentes. Just, Just So To The Point est probablement le titre le plus groovy du disque, la basse et les maracas tenant ici le rôle principal, soutenus par un refrain addictif. La troisième chanson raconte l'histoire d'un mec qui n'a pas connu la chaleur d'une nuit d'amour avec une femme (ou un homme, allez donc savoir !) depuis des lustres et qui implore celle qu'il vient tout juste de rencontrer de l'essayer. La question n'est pas de savoir si un homme qui se met à genoux attire les femmes, la réponse est évidente, ce qui compte dans Try me c'est le plaisir simple qui se dégage du titre le plus rock de l'album.

Pour Stevie Jackson, c'est « un simple morceau à guitare qui traite des habituelles aspirations que l'on retrouve dans les chansons pop comme Try Me, Give Me A Try, It's Me That You Need... ». L'opposé du mec qui met les femmes sur un piédestal, c'est Richie, le meilleur ami de Stevie à l'école. Lui, c'était un crack : un simple regard et la minette lui tombait dans les bras. Comme si cela ne suffisait pas, il avait en plus tout les albums des Beatles. Le chant, les « hurry, hurry, hurry » susurrés, appuyés par une voix féminine et la guitare très légèrement surf rock, confèrent à ce Richie, Now un caractère back in the sixties.
On tient ensuite une collection de chansons pop pas toujours réussies mais dégageant une atmosphère d'insouciance, à l'image de Dead Man's Fall, Bird's Eye View (faisant presque penser au Blackbird du double blanc), et Where Do All The Good Girls Go? chantée en partie dans un français approximatif... et encore estampillée sixties. C'est bien là principal problème de l'album. Les compositions lorgnent trop du côté des années 60s, cette influence transpire de la plupart des chansons, et même si l'album flirte par moment avec la ligne jaune, l'étiqueter « pastiche pop misérable de vieux quarantenaire nostalgique » serait un crime. On passe de bons moments mais la première moitié de l'album est plus solide que la seconde, de laquelle on retiendra surtout Telephone Song.

Foncièrement, (I Can't Get No) Stevie Jackson ne présente pas de réelles fautes de goût mais certaines compositions ne revêtent pas ce caractère de chanson pop incontestable, de celles qui nous pousseraient à réécouter cet album chaque soir, en buvant le chocolat chaud préparé par maman.

http://www.soundofviolence.net/articles/album/2778/stevie_jackson_i_can_t_get_no_stevie_jackson.html
MC_Sauteuse
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le 19 déc. 2011

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