I Grow But Dare Not Fall Asleep, avec sa pochette inspirée du fameux "Cauchemar" que Johann Heinrich Füssli a peint en 1781, est déjà le cinquième album de Ghostpoet, Obaro Ijimiwe de son vrai nom, chanteur et compositeur actif depuis plus de dix ans. Ici, dix titres flottent, engagent l'auditeur en le suspendant dans un voyage astral entre trip hop, jazz et rock et des atmosphères autant sombres que paisibles. L'ensemble propage une ambiance irrésistible d'une intrigante obscurité, entre les expérimentations épurées de Radiohead et les atmosphères inquiétantes de Tricky.
Des guitares stridulent, grincent, crissent, mugissent, du plus trip hop ombrageux "Humana Second Hand" (qui rappelle d'ailleurs Tricky dans ses meilleures brumes) au plus rock "I Grow Tired But Dare Not Fall Asleep", l'avant dernier titre au rythme plus enlevé. Guitare gémissante et mélodieuse aussi, dans le final "Social Lacerations". La basse toque, ronronne. Des sonorités s'entremêlent accentuant l'hybridation entre un piano, du rythme hip hop et des sons électroniques filant au dessus de la tête de celui qui écoute ("When Mouths Collide"). Ça jazze, ça rappe, ça chante, ça récite du poème aussi en français, l'instant de la première partie "This Trainwreck Of A Life" avec la participation féminine de SaraSara.
Un disque planant qui maintient en suspension tout du long.
critique élaguée le 1er avril 2022